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Education : 68 milliards de Fcfa de rappel de salaires payés aux enseignants

Ce montant couvre la période allant de septembre 2018 à avril 2020. Sur la même période, l’Etat a payé des rappels de prise en charge qui s’élevaient à plus de 19 milliards de FCFA. Mais les revendications y relatives se font toujours persistantes.

L’Etat n’est pas complètement resté sourd aux revendications des enseignants, qui battent le pavé quasiment tous les ans pour revendiquer de meilleures conditions socioprofessionnelles. Parmi ces revendications, les « seigneurs de la craie » ont souvent exigé l’apurement de leurs rappels d’intégration pour certains, qui n’ont jamais perçu cette indemnité qui leur est due depuis le début de leur formation jusqu’à leur sortie de l’école. L’Etat providence s’y est penché lors des deux dernières années, et a apuré une partie de cette ardoise, soit 68 milliards de FCFA sur la période allant de septembre 2018 à avril 2020.

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Sur cette même période, l’Etat a épongé une dette de 19 milliards de FCFA, due aux rappels de prise en charge, qui inclut les indemnités de transport et de logements entre autres. La Direction de la Dépense de Personnel et des Pensions (Ddpp) de la Direction Générale du Budget (DGB) qui a mené l’opération ne donne cependant pas de détails sur le nombre d’enseignants concernés par cet apurement, encore moins sur le personnel en attente de paiement.

25 000 enseignants en attente de paiement

Pourtant, près de 25 000 enseignants dans cette situation menacent d’entrer en grève entre le 1er et le 5 mars 2021 devant le ministère des Enseignements Secondaires (Minesec) pour revendiquer le paiement de leurs salaires et rappels. Il s’agit de ceux déjà intégrés à la fonction publique, des promotions de 2017, 2018 et 2019, ainsi que quelques oubliés des promotions de 2012 à 2016 des Ecoles normales supérieures (ENS) et des Ecoles normales supérieures d’enseignement technique (Enset). « Nous ne comptons pas percevoir les deux tiers de nos salaires et/ou demeurer dans l’attente du paiement de nos rappels d’intégration ad vitam aeternam », préviennent ces enseignants, réunis au sein du Mouvement des enseignants en attente de paiement des compléments de salaires et des rappels d’intégration (Meacri).

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En effet, il est institué depuis quelques années un système de paiement de deux tiers du salaire aux enseignants pendant leurs années en formation, qui devrait prendre fin dès la signature du contrat d’intégration à la fonction publique, de sorte que le reliquat soit complètement ajusté sur le salaire de l’enseignant dès le mois suivant en tenant compte de son nouveau statut. Au demeurant, nombre d’entre eux sont encore alignés sur ce système même des années après leur intégration à la fonction publique, et le Meacri plaide pour que ce système soit complètement supprimé, et remplacé par un système de paiement intégral dès leurs sorties des écoles de formation, en sus du paiement automatique des avancements d’échelons et de grades des enseignants.

Il importe tout de même de préciser que les 68 milliards déjà apurés par l’Etat grâce aux actions de la Direction de la Dépense de Personnel et des Pensions (Ddpp) de la Direction Générale du Budget (DGB) s’inscrivent dans le cadre du programme d’assainissement du fichier solde de l’Etat lancé par le ministère des Finances en avril 2018.

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