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Employabilité : le statut national de l’étudiant-entrepreneur en gestation au Cameroun

C'est l'un des objectifs du programme «Entreprendre», dont la co-construction du plan d'action pour le Cameroun, a été lancée le 23 mai 2022 à Douala. Des experts, universitaires, et opérateurs économiques de plusieurs pays, se sont réunis autour de cette problématique, lors d'un atelier organisé par l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF).

«Ce programme apparaît autant plus opportun qu’il créé un nouvel espace dans lequel les meilleurs de notre système universitaire pourraient éventuellement trouver un champ d’expression de leur génie et réaliser l’idéal, c’est-à-dire, un étudiant-un emploi-une entreprise». Jean Paul Mbia, le Conseiller technique n°1 du ministère de l’Enseignement supérieur (Minesup) s’exprimait à l’occasion du lancement de l’Atelier national de co-construction du plan d’action du programme «Entreprendre» pour le Cameroun, organisé par l’Agence Universitaire Francophone (AUF). Le représentant du ministre d’État, ministre de l’Enseignement supérieur émettait le voeux d’une implémentation efficiente, à travers le programme «Entreprendre» de l’AUF, du tryptique «formation-employabilité-créativité» au sein des 11 universités d’État, 4 universités inter-États, et 326 instituts privés d’enseignement supérieur (IPES) du Cameroun. 

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Le programme «Entreprendre» au profit des étudiants, ministères, établissements d’enseignement supérieur, et des collectivités territoriales de 8 pays d’Afrique sub-saharienne et des Caraïbes (Benin, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Haïti, Île Maurice, Sénégal), vise, clarifie Aissatou Sy-Wonye, la Directrice régionale AUF pour l’Afrique centrale et les Grands lacs, «à mettre en place des pôles de pré-incubation entrepreneuriale étudiante dans les nouveaux Centres d’Employabilité Francophone (CEF), renforcer les compétences des jeunes et des encadreurs/tuteurs, stimuler l’innovation et la recherche afin de développer l’entrepreneuriat-étudiant, de consolider la coopération  entre les acteurs de l’innovation pour renforcer les écosystèmes entrepreneuriaux». L’initiative débouchera, par ailleurs, sur la mise en place d’un Statut national d’étudiant-entrepreneur au Cameroun.

Produits des laboratoires d’universités

Le lancement de ce programme participe par conséquent de l’accélération du processus de création des universités de 3ème génération. Relevons que l’entrepreneuriat estudiantin a abouti à plusieurs success-stories, à l’instar de celles du pré-incubateur de l’Université de Dschang qui a généré 65 petites entreprises, pour un total de 300 emplois. D’après Jean Paul Mbia, le Cameroun compte 80 centres d’incubation d’entreprises et 25 centres dans les Universités publiques et privées qui ont reçu de l’État du Cameroun, à travers le Minesup, des appuis cumulés de 12 milliards de FCFA. Dans le même sillage, trois grands programmes sont en cours d’implémentation au Minesup: le Getec (Génie et talent de l’étudiant camerounais), le Programme présidentiel d’appui à l’employabilité des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur pour la création d’entreprise (Pro-paej), qui vise le financement de 100 projets dans les 10 régions du Cameroun, soit 10 par région, et l’Omdes (Observatoire des métiers des diplômes de l’enseignement supérieur).

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Concernant particulièrement le Programme Getec pour projets innovants et à forte plus-value d’employabilité, trois projets sont en cours de réalisation, apprend-on du Conseiller technique n°1 au Minesup. Il s’agit du projet «Power recovery phone», spécialisé dans la fabrication d’un dispositif antivol des smartphones (Laboratoires numériques de Suptic), «Numita Holdings», pour la fabrication de la farine de banane-plantain, de l’élevage de la vente des escargots et des produits dérivés (Laboratoires de la Faculté d’agriculture de l’Université de Buea), et le projet «Ecobag Ventures», spécialisé dans la fabrication des sacs écologiques à partir des troncs de bananiers (Laboratoires de la Faculté des sciences de l’Université de Douala). D’une durée de 3 ans, le programme «Entreprendre» de l’AUF permettra d’ouvrir 70 CEF, dans 59 pays, dont le Cameroun qui figure parmi mes 6 pays d’Afrique sub-saharienne bénéficiaires. Rappelons que l’AUF dispose d’un bureau opérationnel à l’Institut Universitaire de Douala (IUT).

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