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En 2020, le portefeuille des créances en souffrance de la Banque des PME a augmenté de 45%(CTR)

En cas de non recouvrement, ce portefeuille de créances pourrait fragiliser l’exploitation de cette banque à capitaux publics.

Malgré un contexte économique morose en 2020, du fait de la pandémie du coronavirus, la Banque Camerounaise des PME(BC-PME) a fait preuve de flexibilité en relevant de 31% son volume de crédit aux PME. Selon un récent rapport de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic(CTR), BC-PME a accordé 8,8 milliards de crédits au cours de l’année 2020 contre 6,7 milliards en 2019. Un pari risqué pour cet établissement de crédit à capitaux publics qui a vu son portefeuille de créances se dégrader de manière considérable. La CTR relève que le volume de créances impayées de la banque a crû de 42%. Les créances impayées sont une catégorie de créances en souffrance dont l’échéance contractuelle n’a pas été respectée. Plus son volume est important, plus le risque de fragilité de l’entreprise est important en cas de non remboursement. Pour optimiser le recouvrement de ses impayés, la BC-PME compte s’appuyer sur la Société de Recouvrement des Créances (SRC) qui jouit désormais du privilège du Trésor. Selon la CTR, le secteur bancaire camerounais a, dans sa globalité, connu un relèvement de son portefeuille de créances en souffrances pour se situer à 385,5 milliards (+14 milliards) début 2021. « Les banques profitent de ces données pour augmenter la part du coût du risque lorsqu’elles octroient les crédits à leurs clients » souligne l’institution présidée par Martial Valéry Zang.

Banque d’investissement

Le tableau de performance de la BC-PME laisse voir que la banque a clôturé l’année 2020 avec un résultat net positif de 1,1 milliards de FCFA. Ce qui ne reflète pas une amélioration de la performance de cet établissement bancaire qui, au cours des trois précédents exercices a perdu un montant cumulé d’environ 4 milliards de FCFA. Selon la CTR, le résultat positif s’explique par les reprises des provisions constatées des exercices antérieurs. En droite ligne du plan de restructuration de la Banque,  le Gouvernement envisage la transformer en une banque publique d’investissement « afin d’accroître substantiellement l’offre de financement des investissements et du développement ».

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Cette réorientation de l’activité s’inscrit en droite ligne des orientations du FMI. Depuis sa création en 2011 jusqu’en 2017, la BC-PME a connu de nombreuses contraintes sur le plan de la gouvernance. Il s’agit notamment de la non tenue des sessions d’Assemblée Générale depuis l’ouverture de la banque en 2015, la non-conformité de l’entreprise avec certaines dispositions pertinentes de l’OHADA en ce qui concerne le droit des sociétés commerciales et du Groupement d’intérêt économique et la non-conformité avec la loi n° 2017/011 portant statut général des Entreprises Publiques . A cela on pourrait ajouter le non-respect de l’exhaustivité des normes prudentielles, notamment celles relatives à la représentation du capital minimum et des fonds propres minimum…

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