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En deux mois, la Beac a ponctionné 165 milliards d’excédents de liquidités dans les banques de la Cemac

La reprise des liquidités par la banque centrale vise à soulager les banques commerciales en situation de surliquidité, susceptibles d'injecter plus de fonds dans le circuit économique que nécessaire.

Entre janvier et février 2022, 9 opérations de reprise de liquidités de 50 milliards chacune, ont été lancées par la Banque des Etats de l’Afrique centrale(Beac) à destination des banques commerciales implantées dans la Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, RCA, Tchad, Guinée Equatoriale). Il s’agissait des opérations de maturité longue (1 mois), ciblant principalement les établissements de crédit en excédent de liquidité et désirant faire des placements à la Beac. A l’arrivée, l’institut d’émission monétaire n’a pu récolter que 165 milliards sur 450 milliards sollicités avec, à la clé, 4 opérations infructueuses. C’est le plus bas niveau depuis la reprise, au mois de septembre 2021 des ponctions dans les coffres forts des banques. La mesure avait été suspendue en mars 2020 en vue de permettre aux banques de disposer de suffisamment de ressources pour financer l’économie, menacée par la pandémie du coronavirus.

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En théorie, la reprise des liquidités par la banque centrale vise à soulager les banques commerciales en situation de surliquidité, susceptibles d’injecter plus de fonds dans le circuit économique que nécessaire ; ce qui engendrerait des tendances inflationnistes. Dans la Cemac, la Beac alterne entre reprise et injection de liquidités ; l’objectif de la seconde opération étant d’accompagner les établissements de crédit ayant des besoins de liquidités et se refinancer essentiellement auprès de la banque centrale. Cette alternance, selon la Beac permet « non seulement d’influencer les conditions d’échange des liquidités entre établissements de crédit , mais aussi de décupler les possibilités de financement des économies de la Cemac » explique la Banque centrale. »

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 Une faible adhésion des banques aux opérations de reprise comme c’est le cas actuellement trahit un réel besoin en ressources des agents économiques. Les Etats, par exemple, ont accru leurs demandes sur le marché monétaire pour financer leurs déficits et relancer l’économie qui est entrée en récession en 2020.

Pour attirer les banques à souscrire aux opérations de reprise de liquidités, la Beac a rehaussé de 25 points son taux d’intérêt passant de 0,5 à 0,75%. La conséquence de cette mesure s’est immédiatement faite ressentir puisque la dernière opération tenue le 28 février s’est clôturée par un taux de souscription de 100% ; la deuxième fois seulement en 2 mois. Quant aux d’injections hebdomadaires, elles suivent régulièrement leur cours avec des niveaux de souscriptions conséquents même si l’institut d’émission monétaire est passé d’un volume d’injection hebdomadaire de 250 à 200 milliards de FCFA.

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