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Energie électrique : la centrale de Guider injecte déjà 10% de sa production prévisionnelle dans le RIN

L’entreprise Energy of Cameroon annonce que cette centrale produit déjà ses premiers mégawattheures depuis le mois dernier, soit 1,5MW, sur les 15 attendus. Cette capacité devrait passer à 6,5MW dès le mois d’avril, et contribuera à réduire le déficit énergétique sur le Réseau Interconnecté Nord.

Les trois régions septentrionales à savoir l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême-nord qui constituent le Réseau Interconnecté Nord (RIN), sont parmi les régions les plus impactées par les coupures intempestives d’électricité. Ceci en raison du faible niveau d’hydrologie du fleuve Benoué, préjudiciable au bon fonctionnement du barrage hydroélectrique de Lagdo. Le Gouvernement et le concessionnaire du service public en charge de la distribution de l’énergie électrique au Cameroun, Energy of Cameroon (Eneo), sont régulièrement sur le qui-vive, à la recherche des solutions envisageables pour tenter de résorber le déficit énergétique généré par ce facteur climatique. En dépit du transfert de 24MW de la centrale thermique d’Ahala vers le RIN, le défaut de fourniture électrique est resté toujours aussi important, obligeant l’entreprise Eneo d’entreprendre en juin 2021, de lancer le projet de construction de deux centrales solaire-thermiques à Guider (Nord) et à Maroua (Extrême-nord), d’une capacité de 15MW chacune. Ceci afin d’améliorer la capacité de production énergétique dans le Septentrion.

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Au mois de décembre dernier, l’entreprise norvégienne Scatex et la britannique Aggreko, ont démarré la construction de la centrale de Guider, et trois mois après, elle injecte déjà ses premiers mégawattheures dans le RIN, notamment 1,5MW sur les 15 attendus, soit 10% de sa production prévisionnelle. Dans une note d’information rendue publique le 23 mars dernier, l’entreprise Eneo annonce par ailleurs que cette capacité devrait être revue à la hausse dès le mois d’avril prochain, et passera à 6,5MW. L’équipe de coordination de ce projet que pilote l’énergéticien camerounais indique par ailleurs que la totalité des 15MW sera opérationnelle dans cette centrale dès le mois de septembre 2022, « sauf cas de force majeure ».

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Et au directeur général adjoint en charge de la Production à Eneo, Amine Homman Ludiye, de renchérir : « A ce stade les premiers blocs de la centrale solaire de Guider sont installés et peuvent déjà produire 1,5 MW. Les autres blocs successifs seront mis en service progressivement pour atteindre la pleine capacité de production en août. Parallèlement la centrale de Maroua est en cours de déploiement et sera pleinement opérationnelle avant la fin de l’année. Quelques procédures administratives ont pris du retard. Eneo sollicite le soutien des autorités pour accélérer leur aboutissement ».

Maroua à la traine

La deuxième centrale solaire-thermique, celle projetée dans la capitale régionale de l’Extrême-nord, devrait entrer en service d’ici à fin 2022. Cependant, l’avancement du projet de Maroua est freiné par quelques difficultés, notamment liées aux indemnisations car faut-il le rappeler, pour la mise en œuvre des deux projets, Eneo a acquis 80 hectares de terrain dans les deux villes. Au demeurant, il faut préciser qu’à terme, la capacité totale additive au Réseau Interconnecté Nord sera de 40 MW dont 30 MW solaire (à Maroua et Guider) et 10 MW de thermique à Guider. D’ailleurs, tous les groupes devant injecter 10 MW de thermique au réseau sont déjà installés et débitent depuis le 22 mars dernier la puissance attendue dans le RIN.

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Eneo assure par ailleurs que plusieurs autres projets sont en gestation au bénéfice du RIN, afin d’augmenter les capacités productives de ce réseau au cours des deux prochaines  années. « Ce sont des projets qui sont soutenus par le gouvernement et qu’Eneo accompagne activement. Des contrats d’achats d’énergies sont en cours de négociation avec les différents développeurs. Les projets en sont à des degrés d’avancement divers, mais d’ici deux ans se sont plusieurs dizaines de MW supplémentaires qui seront injectés dans le réseau interconnecté Nord », acquiesce Amine Homman Ludiye.

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