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Entités publiques : SRC et Campost championnes de la corruption en 2021

C’est ce qui ressort du dernier rapport sur l’état de la corruption au Cameroun qui a été rendu public jeudi 10 novembre 2022, par la Commission nationale anticorruption.

Le président de la République était certainement animé de nobles intentions lorsqu’en 2006, il a annoncé la mise sur pied d’une commission chargée de la lutte contre la corruption. Il n’avait certainement pas imaginé que 16 ans après, malgré les condamnations et autres arrestations, le phénomène serait toujours aussi prégnant. En 2021, le Trésor public a perdu 43,947 milliards de FCFA pour des affaires de corruption et des infractions assimilées, conformément aux investigations menées par la Commission nationale anticorruption (Conac), et aux décisions rendues par le Conseil de Discipline Budgétaire et financier (Cdbf) du Contrôle supérieur de l’Etat, et le Tribunal Criminel Spécial. Soit une hausse de 26,336 milliards de F en valeur absolue par rapport à l’année 2020, où le même préjudice s’est établi à 17,611 milliards de FCFA.

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Dans cette enveloppe, la Conac relève 24,8 milliards de FCFA de préjudice financier, dont 24,2 milliards de pertes imputées à la Société de recouvrement des créances (SRC). Cette structure chargée du recouvrement, contre rémunération, des créances douteuses, litigieuses et/ou contentieuses détenues par les institutions financières, est de ce fait, la plus versée dans des actes de corruption en 2021.Les irrégularités relevées par la Conac à la SRC, et qui ont par ailleurs entrainé des pertes énormes pour le Trésor public sont de divers ordres. Certaines des illicéités mentionnées dans le dernier rapport de la Conac remontent à près de dix ans, mais les enquêtes nécessaires à leur confirmation ont été bouclées l’année dernière. Elles sont  non seulement imputées à l’exécutif actuel dirigé par Marie-Rose Messi, mais également à son prédécesseur, Halilou Yerima Boubakari, pour les exercices 2011, 2012 et 2013

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La première est accusée de fautes de gestion  dont le montant cumulé des pertes s’est établi à 6,8 milliards de FCFA. Le second quant à lui est selon la Conac, coupable de plusieurs fautes de gestion qui ont entraîné des pertes  qui se chiffrent à 19 milliards de FCFA, ainsi que de plusieurs  malversations financières qui ont créé un manque de 740,5 millions de FCFA. Dans le détail, le management de Rose Messi est remis en question sur de nombreux aspects. On lui reproche notamment le  fractionnement des marchés publics  (26,9 millions de pertes pour l’Etat), le paiement des surprimes de recouvrement à certains personnels, (151,8 millions), les recrutements irréguliers assortis d’un coût d’opportunité (28,21 millions)  l’abandon de créances sur liquidations et mandat  (6,17 milliards de FCFA), l’ abandon de créances sur redevances locatives, (111,19 millions de FCFA), la  légèreté dans la gestion des ex-employés Biao ayant créé le préjudice à l’État  (100,66 millions) etc.

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Yerima Boubakari figure dans le rapport de la Conac pour des faits de préparation et présentation des budgets en déséquilibre au Conseil d’administration en 2012 et 2013. Soit des pertes évaluées à 200 millions de FCFA. L’écart sur les données relatives au recouvrement 2012  (949,45 millions), l’abandon de créances (6,17 milliards),  la disparition des dossiers (5,5 milliards de FCFA), l’annulation de créances  (5,19 milliards),  l’abandon de créances sur redevance locative (111,19 millions),  l’accroissement injustifié de la masse salariale en 2011 et 2012 pour plus de 176 millions, lui sont également imputés.

Campost

Contrairement à la Société de recouvrement des créances(SRC), les enquêtes menées par la Commission nationale anticorruption auprès de  l’opérateur postal public camerounais ont permis de déceler un trou financier de moindre importance. Globalement, 14 personnes en service à la Cameroon Postal Services (Campost) ont été mises en débet (débitrices du Trésor public, ndlr) pour un montant total de 10,04 millions de FCFA. Elles doivent restituer au trésor public cette somme d’argent au plus tard en 2025.

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