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Entrepreneuriat : L’agriculture boudée par les entreprises camerounaises

Selon une étude réalisée par l’Institut national de la statistique en 2016, seulement 1,1% d’entre elles s’intéressent à ce secteur d’activité pourtant porteur de croissance.

Cela peut paraître peu compréhensible au regard des potentialités qu’offre ce secteur d’activité, mais les entrepreneurs Camerounais s’intéressent très peu à l’agriculture. Selon les résultats d’une étude menée par l’Institut National de la Statistique (INS) en 2016, seulement 97 entreprises modernes sur les 28 872 répertoriées au Cameroun au cours de cette année de référence évoluent dans le secteur primaire, notamment l’agriculture, soit 1,1% des entreprises modernes. Pourtant, ce secteur est identifié dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), la boussole de l’activité économique au Cameroun, comme étant un secteur porteur de croissance. Et, la conséquence directe de ce manque d’intérêt pour l’entrepreneuriat camerounais moderne est que ce secteur d’activité crée très peu d’emplois. Selon l’INS, seulement 10,4% d’emplois ont été créés dans ce secteur au cours de l’année 2016. Cette situation pourrait trouver une explication dans le fait que le secteur primaire, notamment l’agriculture reste très peu structurée. En dehors de quelques multinationales évoluant dans ce secteur, bon nombre d’entreprises créées dans le domaine agricole restent informelles, c’est le cas des sociétés coopératives par exemple. Egalement, le faible taux de transformation des produits agricoles milite en faveur de ce faible taux d’entreprises modernes créées dans le secteur agricole.

De manière générale, le secteur tertiaire est celui qui attire le plus les entrepreneurs Camerounais. Selon, l’INS, sur 100 entreprises, près de 89 exercent leur activité principale dans le secteur tertiaire. Le secteur secondaire, quant à lui, concentre 10,1% des entreprises. Dans le secteur tertiaire, les activités des entreprises répertoriées se concentrent dans les branches « commerce de gros et de détail et réparation de véhicules » et « activités fournies principalement aux entreprises » qui représentent à elles seules 68% du tertiaire. Le secteur secondaire moderne est majoritairement constitué d’unités opérant dans la construction, notamment les BTP. Les activités manufacturières sont principalement portées par les branches telles que : « fabrication de produits à base de céréales » ; « fabrication de papier, carton et d’articles en papier ou en carton; imprimerie et reproduction ». Dans le secteur primaire, les entreprises exercent beaucoup plus dans la branche « sylviculture et exploitation forestière ». Il faut noter qu’il y a un accroissement certain du nombre d’entreprises créées au Cameroun depuis 2010, ce, en raison de nombreuses réformes entreprises par le gouvernement en vue de faciliter la création et la formalisation des entreprises.

Pour l’année 2016 par exemple, 15 219 entreprises ont été créées dans les Centres de Formalités de Créations d’Entreprises (CFCE), soit un accroissement de 13,8% par rapport à l’année 2015 ; inférieure de 2,5 points à la croissance de 16,3% enregistrée en 2014. Cette augmentation  soutenue des créations d’entreprises, apprend-on, peut s’expliquer d’une part par l’adhésion des opérateurs et la confiance que ceux-ci éprouvent vis-à-vis des CFCE, comme outil de formalisation des entreprises. D’autre part, les diverses structures et programmes mis en place par le gouvernement pour accompagner les créateurs, porteurs et repreneurs de projets. Il s’agit entre autres de la Banque camerounaise des PME, de l’Agence de promotion des PME, du Bureau de mise à niveau des entreprises, des Centres de Gestion Agrées (CGA) et des pépinières/incubateurs d’entreprises.

Par la rédaction d'EcoMatin

Par la rédaction d'EcoMatin

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