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Électricité : les opérateurs étrangers occupent 95% de parts de marché de la fourniture en équipement

Elles proviennent d'Europe, de la Chine ou d'Afrique du Nord. Gaston Eloundou Essomba sollicite un investissement des entreprises camerounaises dans un marché de 110 milliards de FCFA relatifs au remplacement de 700.000 supports électriques en bois par des poteaux en béton.

Le secteur de l’énergie regorge de niches d’opportunités. C’est l’un des messages transmis ce 22 juillet 2021 par Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Energie, au secteur privé. Les besoins d’investissements se chiffrent en effet à de centaines de milliards de FCFA, d’après Lionel Omgba Oyono, le Directeur de l’énergie du ministère de l’Eau et de l’Energie. Les données prévisionnelles d’investissements étaient estimées au moment de la privatisation du secteur en 2001, à une enveloppe de 1000 milliards de FCFA d’engagement en 20 ans. En 2015, le concessionnaire Energy of Cameroon S.A (Eneo) évaluait les besoins d’investissements à hauteur  de 3700 milliards de FCFA. 

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Au ministère de l’Eau et de l’Energie, on table sur une enveloppe de 6000 milliards de FCFA pour couvrir les dépenses dans les segments production, transport, distribution et commercialisation de l’énergie électrique. Alors que pour l’électrification de 9000 localités en zones rurales, une enveloppe de 874 milliards de FCFA soutiendrait cet important investissement, selon Gaston Eloundou Essomba. Malheureusement, moins de 5% de nationaux investissent dans le secteur de l’énergie, plus de 95% des services et prestations étant assurées par des entreprises étrangères provenant de l’Europe, de la Chine ou de l’Afrique du Nord ( exemple de production électrique au profit de plus de 1500 localités par Huawei). 

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Les opportunités d’investissements à la portée des entreprises camerounaises ont par conséquent été présentées au secteur privé. Opportunités d’investissements portant précisément sur les opérations de production indépendante grâce à la libéralisation de certains segments de production de l’énergie (250 sites potentiels de micro et petites hydro de 3 MW à 5 MW et une dizaine de sites sur la biomasse dans la même gamme de puissance, électrification de 9000 localités, développement de mini-réseaux solaires etc.) Le ministère de l’Eau et de l’Energie propose également aux opérateurs économiques camerounais de se lancer dans l’ingénierie financière, les prestations intellectuelles (cabinet d’expertise technique en ingénierie, bureaux d’études, cabinets juridiques, conseils financiers etc.), dans la sous-traitance (travaux de réseaux, commercial dans la relève etc.).

Le secteur privé pourrait également s’impliquer dans la production des équipements électriques (supports bois et béton, hydroculture, transport, traitement des poteaux défectueux, livraisons de compteurs électriques, de transformateurs de distribution, fabrication de câbles électriques etc.).

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Concernant particulièrement la production des poteaux en béton et le remplacement des supports bois, le marché potentiel est estimé par le ministre de l’Eau et de l’Energie à environ 110 milliards de FCFA. «La stratégie d’amélioration de la qualité de service dans le réseau de distribution prévoit le remplacement de 700.000 supports bois par ceux en béton. C’est dans ce contexte que nous souhaitons inviter les entreprises à s’intéresser à la production des poteaux béton compte tenu de ce que la capacité de production actuelle est insuffisante et stagne à une production de 55.000 poteaux par an», a justifié Gaston Eloundou Essomba. 

Des offres favorablement accueillies par Célestin Tawamba, le Président du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) qui a rassuré le membre du gouvernement sur «la disponibilité des entreprises camerounaises à accompagner le gouvernement camerounais dans ce défi énergétique si les conditions vers cet investissement massif sont favorables». 

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