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Ernest Pouhe (ASCA) dans le quatuor qui accompagne la Bdeac pour sa levée de 100 milliards

Il s’agit de la 3e opération sur laquelle intervient la banque d'affaires cette année, dans un environnement hautement concurrentiel et sur un marché pauvre en opérations.

Les souscriptions à l’appel public à l’épargne dénommé « BDEAC 5.60% 2021-2028 » se sont ouvertes le 15 novembre dernier et s’étendront sur 10 jours avec possibilité de prorogation. Pour sa deuxième incursion sur le marché financier, la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale(BDEAC) va, dans le cadre de son plan stratégique 2020-2022, tenter de mobiliser 100 milliards auprès des investisseurs de la Cemac. Elle sera accompagnée pour la circonstance d’un consortium de 4 sociétés de bourse co-chefs de file toutes implantées au Cameroun. Société Générale Capital Securities Central Africa (SG Capital) et Upline Securities Central Africa(USCA) déjà retenus lors de la première opération en 2020, ont une fois de plus la confiance de la banque de développement. Le quatuor d’intermédiaires est complété par Attijari Securities central Africa(ASCA), et AFG Capital Central Africa.

Dirigée par Ernest Christian Pouhe, ASCA, la banque d’affaires du marocain Attijariwafa Bank pour l’Afrique centrale, participe à sa 3e opération pour le compte de l’année 2021. C’est une bonne performance dans un environnement hautement concurrentiel et sur un marché pauvre en opérations. Arrivé en juillet 2020 du groupe Société Générale, le camerounais a structuré le 2e emprunt obligataire du crédit bailleur Alios Finances Cameroun (10 milliards). Toujours cette année, ASCA a conseillé et accompagné la joint-venture Gabon Special Economic Zone (GSEZ) dans le rachat anticipé de l’intégralité des 1 407 837 titres de son emprunt obligataire de 2018. La banque d’affaires a par ailleurs été membre du syndicat de placement de l’emprunt obligataire du Gabon(175 milliards de FCFA).

Conditions d’emprunt favorables

Pour la Bdeac, les fonds mobilisés à travers cette opération permettront de financer la mise en œuvre des projets intégrateurs prioritaires du Programme économique régional de la CEMAC. Au nombre des secteurs concernés, figurent l’Agro-industrie, la santé, l’énergie, les télécommunications… Pour rendre attractifs ses obligations, l’institution bancaire a légèrement augmenté la rémunération et rabaissé le volume minimum des titres de souscription. Ainsi, pour une maturité de 7 ans, les souscripteurs toucheront 0,15% d’intérêts en plus comparé à 2020 (5,46%). La souscription minimale quant à elle a été fixée à 10 obligations (soit 100.000 FCFA), au lieu de 15 requises l’an dernier. « La Bdeac a à cœur de faire profiter un peu plus l’ensemble de la population de la zone, des revenus d’intérêts associés à ses emprunts, et de contribuer de ce fait à la vulgarisation de la culture boursière en Cemac » souffle une source proche du dossier.

Le relèvement du taux d’intérêt tient aussi du caractère hautement concurrentiel du marché en cette période. Si en 2020, la Bdeac, seul émetteur d’obligations nouvelles sur le marché financier sous régional, a pu obtenir un taux de souscription de 107%, la conjoncture n’est plus la même. En 2021, les investisseurs ont eu plus de choix avec  le retour des émissions souveraines à la bourse, notamment celles des Etats du Congo et du Gabon, ainsi que l’emprunt d’Alios Finances Cameroun qui offraient des rendements relativement attractifs. « Il fallait donc repositionner le rendement du titre BDEAC en conséquence, dans un environnement de marché différent de celui de 2020 » commente notre source

 « Il s’agit d’un bon risque pour les investisseurs, les institutions et les ménages. La récurrence et la qualité des émissions obligataires de la Bdeac constituent un canal privilégié de recyclage et de valorisation de l’épargne des ménages, lesquels sont indirectement impliqués avec intérêt au financement de l’économie réelle de la zone», s’est défendu Fortunato-Ofa Mbo Nchama le Président de la Bdeac le 12 novembre dernier au cours de la cérémonie de lancement de cet emprunt.

Lancé en 2020, le plan stratégique 2020-2022 de la Bdeac prévoit des émissions obligataires par appel public à l’épargne sur le marché régional de l’Afrique centrale à hauteur de 300 milliards de FCFA. En 2020, la banque a collecté à travers l’opération «BDEAC 5,45% net 2020-2027», 106,7 milliards de FCFA. Après Douala, l’équipe de la Bdeac ira présenter l’emprunt obligataire BDEAC «5,60 net 2021-2028», tour à tour, au Tchad, en Guinée Équatoriale, au Gabon, en République centrafricaine et au Congo.

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