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Exploitation minière artisanale semi-mécanisée : le gouvernement annonce une opération d’assainissement

Une opération de recensement est annoncée dans les jours à venir.

Fuh Calistus Gentry, le ministre par intérim des Mines, de l’industrie et du  Développement Technologique (Minmdit) a adressé en mai dernier, une correspondance aux délégués régionaux et délégués départementaux de son département ministériel, dont l’objet porte sur la « formalisation des activités d’exploitation minière artisanale semi-mécanisée ». Selon lui, « les Camerounais sollicitent et obtiennent des autorisations d’exploitation artisanale au sens stricte et sous-traitent aux partenaires technico-financiers. Ces derniers se livrent plutôt aux activités d’exploitation minière artisanale semi-mécanisée, en violation    de la loi (…)  du 14 décembre 2016 portant code minier », lit-on dans la correspondance.

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Pour inverser la tendance, le membre du gouvernement envisage de procéder les jours à avenir à une vaste opération de recensement de tous les permis artisanaux qui sont exploités de sous cette catégorie. Il s’agira pour des détenteurs de ces permis de soumettre un dossier de demande d’autorisation artisanale semi-mécanisée, afin d’obtenir les autorisations nécessaires pour la poursuite de leurs activités. Les opérateurs éligibles se verront établir un procès-verbal de réhabilitation et d’arrêt des travaux à la fin de l’exploitation précédentes.

 En effet Fuh Calistus Gentry déplore dans le cadre des activités d’exploitation minière artisanale semi-mécanisée la non réhabilitation des sites après exploitation après exploitation, la déviation de lits des cours d’eaux, l’exploitation des mines sans mesures de sécurités, très souvent conséquences de pertes en vie humaine lors des éboulements de terrain. A ce sujet, l’ONG Foder, a recensé 202 décès entre 2014 et 2022 dans les régions de l’Est, et de l’Adamaoua.

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Pour Samuel Nguiffo, SG du Centre pour l’environnement et le développement (CED) , l’opération « a pour but d’assainir ce secteur en essayant de procéder à un recensement de tous les permis artisanaux qui sont exploités de manière semi-mécanisée. C’est une première étape intéressante pour avoir une maîtrise totale des opérations sur son territoire et avoir un meilleur contrôle de la production et des activités pour surveiller les impacts environnementaux et sociaux », a précisé ce dernier dans une interview accordée Cameroon Business Today.  

L’urgence de l’encadrement

L’opération annoncée au ministère des Mines, va permettre au gouvernement de voir plus clair sur le problème de sous-traitances des autorisations d’exploitation afin de mieux contrôler la production et d’être plus efficace dans la collecte d’impôts.  Dans un rapport de 2021, interpol indiquait qu’au Cameroun, les  statistiques officielles en matière de production et d’exportation sont limitées ou négligeables. Il existe de grandes disparités entre les chiffres officiels de production et les estimations. Par ailleurs, les chiffres de l’exportation ne correspondent pas aux quantités d’or quittant la région. D’après l’organisme qui cite l’Itie, « la production aurifère artisanale officielle du Cameroun, autrement dit l’or collecté au moyen de la chaîne d’approvisionnement légale, représentait 701 kg en 2017. Pour la même année, le Service géologique des États-Unis (Usgs), une agence scientifique gouvernementale américaine, estimait la capacité de production aurifère artisanale annuelle du Cameroun à 2 000 kg48 », note le rapport. Il est clair que le gouvernement devra, à l’issue de cette opération, avoir une mainmise sur ce secteur.

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