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Exportations du savon: les producteurs se plaignent de la nouvelle réglementation

D’après eux, non seulement le texte bat en brèche la notion de titre global, mais il induit des surcoûts importants. Notamment le paiement de 25000 Fcfa par camion au niveau de la taxe informatique et 30 à 35000 Fcfa par déclaration au niveau du transitaire.

L’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc) tire la sonnette d’alarme au sujet de la nouvelle réglementation sur les exportations vers les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), au Soudan, entre autres, du savon produit au Cameroun. D’après son secrétaire général, Jacquis Kemleu Tchabgou, celle-ci exige désormais autant de déclarations qu’il existe de camions devant transporter le savon. « Cette réglementation qui bat en brèche la notion de titre global induit des surcoûts importants, notamment le paiement de 25000 Fcfa par camion au niveau de la taxe informatique et 30 à 35000 Fcfa par déclaration au niveau du transitaire ». Or, poursuit-t-il, « la déclaration globale de la cargaison avait l’avantage d’éviter la démultiplication de ces frais ». Par ailleurs, dénonce l’Asroc, le texte entraînerait des pertes de temps et d’argent (48 à 72 heures en cas de problème de connexion internet en ce qui concerne le temps. Pour ce qui est de l’argent perdu du fait de ces contraintes, l’association n’ose pas faire une estimation. « La déclaration d’importation (Di) est générée au niveau de la plateforme en 48 heures au lieu de quelques minutes ».

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Plus grave, le Gps dont doit obligatoirement se munir chaque camion afin d’éviter des déviations du corridor douanier sont indisponibles. Les lourdeurs engendrées par cette nouvelle règlementation et qui courroucent les exportateurs de savon étaient en tout cas prévisibles. On se rappelle que, lors de la conférence annuelle des services centraux et déconcentrés du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Narcisse Ghislain Olinga, sous-directeur des échanges c­­­­ommerciaux au ministère du Commerce, indiquait clairement, au sujet la mise en œuvre du programme de développement des exportations, ne pas être pour les taxes à l’exportation. « On est là dans une contradiction. On ne peut pas promouvoir et mettre les taxes au même moment. Donc, il est question de travailler de manière coordonnée pour qu’il y ait une cohérence de la politique publique qui est censée être mise en œuvre», avait-il suggéré.

Selon la loi de finances 2018 en effet, le savon qui est fabriqué au Cameroun sur la base de l’huile de palme brute parfois importée en exonération totale ou partielle des taxes doit être soumis, à l’exportation, au paiement de la fraction ou de la totalité des droits et taxes non liquidés lors de l’importation. L’Asroc estime pour sa part qu’on ne saurait parler de réexportation de la matière première dans le cas d’un sous-produit valorisé. Jacquis Kemleu Tchabgou pense ainsi que la question est suffisamment grave et « risque de briser à jamais la volonté de conquérir de nouveaux marchés».

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