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Extrême-Nord : controverse autour de l’interdiction d’exportation du riz paddy

Les autorités camerounaises interdisent l’exportation du riz paddy à l’Extrême-Nord car convaincues de ce que, le mil et le maïs seuls ne peuvent pas couvrir tous les besoins alimentaires des populations de cette région. Une situation que déplorent les riziculteurs, qui ne parviennent pas à écouler leurs productions sur le marché local.

Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord Midjiyawa Bakari vient d’instruire aux autorités administratives en service dans sa zone de compétence, et précisément dans les localités  frontalières de redoubler d’ardeur dans la lutte contre l’exportation du riz paddy. Une activité qui est interdite dans le pays depuis décembre 2021. Selon Midjiyawa Bakari, le Cameroun ne saurait continuer de nourrir abusivement les pays qui lui sont voisins, alors que la demande en alimentation se fait plus grandissante sur son sol. « La fraude, l’exportation du riz paddy vers les pays voisins, alors que le Cameroun en a besoin pour son autosuffisance alimentaire » poursuit le gouverneur au micro de nos confrères de la Crtv, la télévision publique camerounaise le 3 août 2022.

Lire aussi : En 2022, La Semry veut porter sa production de riz paddy à 100 000 tonnes(+20%)

Cette interdiction qui vient d’être réitérée par le gouverneur de la région de l’Extrême n’est pas la bienvenue chez les riziculteurs de la région. Ceux-ci soutiennent le fait que, il leur est difficile d’écouler leur production sur le plan local. Or, leur survie économique en dépend. « C’est avec ça qu’on se débrouille. Sans ça rien ne va donner. Nous sommes là avec le riz à la maison, il n’y a pas de preneurs, ça ne va pas aller. Si tu vois ton enfant est malade, tu es obligé d’amener ça n’importe où pour vendre(…)si la Semry s’engage aujourd’hui à payer notre riz, nous sommes contents » déplore  un riziculteur installé dans la région.

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La société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry), entreprise publique chargée entre autres de l’achat de cette denrée, reconnaît elle-même sa faiblisse vue sa situation économique qui est actuellement instable, à pouvoir acheter les plus de 100 tonnes de riz paddy qui sont produites dans cette région par an. « Le manque de fonds de roulement pour acheter toute la production qui est quand même assez importante. On peut facilement atteindre une production de 100 000 tonnes de paddy par an » reconnaît Fissou Kouma, le Directeur général de cette entreprise.

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Il convient de préciser que l’économie de plus de 20 000 familles dans la région de l’Extrême-Nord repose sur la culture du riz paddy. Ce dernier qui en lui-même est une sorte de riz brut, ou mieux, non décortiqué, est produit en milliers de tonnes dans cette région. Chaque année. En 2021, 80 000 tonnes de riz paddy ont été produits.

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