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Extrême-Nord : Où est passée la digue route Kousseri-Yagoua ?

L’ouvrage de 330 km dont la construction avait été annoncée au plus fort des inondations inédites 2012 par Paul Biya est désespérément attendue. Le gouvernement incapable de mobiliser les 1000 milliards Fcfa nécessaires à la réalisation du projet, alors qu’une partie de la région est à nouveau sous la menaces des eaux.

L’Extrême-Nord du Cameroun avait été durement frappé par des inondations entre les mois d’août et de septembre 2012. Au bilan, 12 morts enregistrés, une personne disparue, 6637 ménages sinistrées et près de 27 000 personnes sans-abris seulement au 20 septembre, selon le gouvernement. L’ampleur des dégâts était telle que le président de la République, Paul Biya, flanqué de son épouse Chantal Biya, s’était rendu par hélicoptère sur le terrain pour apporter son réconfort aux populations et leur apporter un soutien matériel. Avant de qui quitter la région, le chef de l’Etat avait surtout promis de régler les problèmes d’urgence qui s’étaient posés pour un montant estimé à 1,226 milliards Fcfa d’une part ; et annoncé d’autre part un plan d’investissement colossal pour éloigner à moyen terme le spectre des inondations dans cette partie du pays. Notamment, la construction d’une digue route entre Kousseri dans le Logone et Chari et la zone du bec de canard, dans le département du Mayo-Danay. Longueur de l’ouvrage destiné à traverser 60 villages : 330 kilomètres sur 15 mètres de large.

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L’étude de faisabilité du projet réalisée pour 1 milliard Fcfa à la demande du ministère de l’économie, de la Planification et l’Aménagement du territoire (Minepat), avait chiffré à 1000 milliards Fcfa le coût des travaux. Mais, 10 ans après, le projet tarde à démarrer faute de financements. Pire, le gouvernement n’en parle même plus, lui qui avait misé sur une mobilisation des bailleurs de fonds, à l’instar de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (Bad).

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Depuis le mois d’août dernier, le retour des pluies diluviennes a causé d’immenses dégâts. Le bilan provisoire, dans le seul département du Mayo-Danay, le bilan provisoire dressé par les autorités locales faisait état de plus de 1193 ménages inondés et des centaines de milliers de semences détruites dans la première moitié du mois d’août. Le mois de septembre a été catastrophique dans ce département et dans celui voisin du Logone et Chari, entre autres circonscriptions. Et comme chaque année en cette période, le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atangana Nji, a effectué une descente sur le terrain il y a un peu plus d’une semaine, dit-il, sur instruction du président de la République, pour apporter une aide d’urgence aux sinistrés et évaluer l’ampleur des dégâts.

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La situation des inondations serait plus dramatique si, entre 2014 et 2020, il n’y avait pas eu un certain nombre de travaux confortatifs n’avaient pas été réalisés le long du fleuve Logone entre Yagoua et le Barrage de Maga (Mayo-Danay), dans le cadre du Projet d’urgence de lutte contre les inondations (Pulci), financé à hauteur de 108 millions de dollars, soit environ 60 milliards Fcfa par la Banque mondiale.  Le projet a a permis la construction d’une digue de 70 km de long du Logone, en plus de quelques travaux d’irrigation.

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