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Filière agropastorale : les acquis du programme Afop passent dans l’escarcelle du gouvernement

La fin de la 3e phase du Programme d'Appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche (Pcp- Afop) marque le début des transferts de compétence.

Dans quelques semaines, le gouvernement aura en sa possession, de nouveaux outils qui vont lui permettre de mettre plus facilement en œuvre les prochaines politiques d’accompagnement des petits producteurs. Il s’agit concrètement des enseignements et des techniques qui ont prouvé leur efficacité dans le cadre du Programme  d’Appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (Pcp- Afop). En effet, au moment où la 3e phase de cet ambitieux projet gouvernemental va se refermer, les principaux responsables de sa mise en œuvre vont transférer progressivement aux ministères de l’Agriculture et de l’Elevage lesdits enseignements et techniques ventilés aux prédisposés à l’entrepreneuriat agropastoral. «Au terme du processus de rénovation, il est question de retour à l’Etat et aux territoires ce que nous avons fait pendant la pérennisation. Au plan organisationnel et fonctionnel, il est question de repenser comment les fonctions qu’Afop a développées aujourd’hui dans le cadre de cette rénovation vont être transférées en partie à l’Etat. Ça veut dire que les services techniques chargés de la formation agropastorale dans les deux ministères (Agriculture et Elevage, Ndlr), mais également les communes, les territoires, les conseils régionaux vont en bénéficier», a confié Pierre Blaise Ango, le coordonnateur national du programme.

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Ce sont ainsi d’importants savoir-faire dans des domaines tels que l’entrepreneuriat agricole, la gestion des exploitations agricoles, l’élevage, la gestion de l’eau, des infrastructures et équipements ruraux, l’agriculture, la gestion d’entreprises coopératives la maîtrise de la pêche donc va bénéficier le gouvernement qui pourra les implémenter à sa guise au niveau des structures publiques de formations professionnelles «J’ai tantôt dit qu’il y a une partie des acquis qui va aller dans les services techniques des ministères. Ces services techniques doivent être renforcés tant au niveau organique que celui des compétences. Une partie des acquis va également servir de base à la création d’organes nouveaux», a ajouté Pierre Blaise Ango. Et d’ajouter qu’ «Ici on aura une grande articulation sur le développement local, soit au niveau des communes, soit au niveau des régions. Avec tout ce que les lois du code de décentralisation, les lois de l’administration type niveau régional, les lois de la formation professionnelle avec leurs déclinaisons en textes d’application. C’est tout ça que nous sommes en train d’analyser pour que le transfert à l’Etat et aux collectivités territoriales décentralisées soit articulés autour de ce qui a été créé comme cadre législatif afin que ce qu’Afop a fait ne se perde pas».

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Concrètement, ce processus s’articule autour de 4 piliers. Tout d’abord la pérennisation réglementaire dont l’ambition est de mettre sur pied un cadre de collaboration entre le ministère de l’Agriculture et du développement rural, le ministère de l’Elevage et de l’industrie animale et le ministère de la Formation professionnelle. Vient ensuite la pérennisation du socle de compétence qui va se décliner sous la forme d’un Master en ingénierie de formation à l’Université de Ngaoundéré et le développement de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (personnels de l’État) et de la gestion des compétences de gouvernance des structures de formation (acteurs de territoires). Les organes à mettre en place et les fonctions à transférer aux structures pérennes de l’Etat et aux territoires seront définies dans le cadre de la pérennisation organique. Pour finir, la pérennisation financière envisagée à travers la collaboration avec le Minefop dans le cadre du fonds sur la formation professionnelle en étude d’une part, et par la conduite du dialogue multi-acteurs impliquant notamment les maires dans le cadre de la décentralisation, et les jeunes formés et insérés dans les bassins d’autre part.

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Financé à hauteur de 58 milliards par l’Agence française de développement (AFD) dans le sillage du contrat de désendettement et de développement (C2D) le programme Afop dans sa globalité estime qu’il a contribué à la création de 12 milliards de Fcfa de richesses grâce aux formations distillées dans le cadre du projet et à 20 000 emplois.

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