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Filière avicole : immersion au sein d’une success story à Missole 2

L’opérateur économique a jeté son dévolu sur la localité de Missole ll, dans l’arrondissement de Logbadjeck. Norbert Tsamo, opérateur de projets et président de la Coopérative des fermes avicole et porcicoles de l’avenir du Cameroun (Cofap) s’est lancé dans l’élevage de poulets pondeuses dans cette localité de la Sanaga Maritime. Sur une étendue de 3 hectares, Norbert Tsamo et ses 5 collaborateurs entretiennent un élevage de 16 200 poulets pondeuses de divers âges. Répartis sur 3 bandes, soit 5400 têtes par bande. La Coopérative des fermes avicole et porcicoles de l’avenir du Cameroun a bénéficié d’un financement de 112 millions de FCFA pour parachever ce projet qui s’étend provisoirement sur 1 hectare : « nous sommes installés sur ce site depuis plus de 10 ans. Nous avons connu des moments difficiles au démarrage. Mais avec l’accompagnement du gouvernement camerounais et de ses partenaires, aujourd’hui nous avons engagé une autre phase de notre activité », a réagi Norbert Tsamo, sous un bruit incessant de caquètements de ses espèces.

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La Copaf a ainsi obtenu du Projet de Développement de l’Elevage (Prodel), structure opérationnelle publique, sous tutelle du Ministère de l’élevage, des pêches et des industries animales (approvisionnements en intrants, fourniture des équipements et des services, approvisionnements en matériel d’élevage, appuis en matériel génétique, encadrement et accompagnement, appuis dans la collecte, dans la transformation, le conditionnement, le stockage, la distribution et le marketing), une enveloppe de 69,876 millions FCFA. Et 34, 400 millions FCFA de la microfinance ProPme. Les fonds de contrepartie Copaf  s’élèvent à 10% du montant total du projet. D’après Norbert Tsamo, l’apport de la coopérative dont il a la charge a été fixé à 11,400 millions FCFA. «C’était une condition très importante pour le lancement du projet. Nous avons pu mobiliser les fonds nécessaires qui nous ont permis de finaliser nos investissements», informe-t-il.  

Le groupe d’éleveurs n’a en effet pas lésiné sur les infrastructures érigées au cœur de la forêt de la localité de Missole: forage, groupes électrogènes, résidences d’astreinte, vestiaires etc…..En plus des installations et de l’équipement d’élevage proprement dit. Trois grands espaces avicoles de 740 m2 chacun regroupent des poulets pondeuses arrivés à maturité ou en cours de maturation. Sur le site, 5400 sujets se nourrissent et pondent sans arrêt. Alors que 10 800 poussins pondeuses, l’air frêle, se fortifient à l’aide d’une alimentation savamment composée: «nous les nourrissons avec ce que nous appelons aliment-démarrage, très indispensable pour une bonne croissance. Ce processus s’effectue pendant 6 mois», révèle le président de la Copaf. Au terme d’un semestre, les jeunes poulets recevront par la suite des aliments spécifiques à la période de ponte: «C’est une période cruciale, car c’est l’essentiel même de notre activité. Cette phase nécessite professionnalisme et tact», explique davantage Norbert Tsamo. Rapproché du bâtiment abritant l’élevage avicole, le rythme de ponte s’effectue à un rythme effréné. D’après les spécialistes des lieux, la ponte quotidienne s’élève à 100 alvéoles par jour ! Nous apprendrons aussi de ces derniers que la période de ponte s’étend pendant 1 an et 4 mois, soit 16 mois. Le décompte de production d’oeufs se chiffre au final à  3000 alvéoles par mois, 48 000 pour toute la campagne de ponte.

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Le métier semble nourrir son homme au regard des calculs prévisionnels effectués par ces acteurs. L’alvéole de 30 œufs est écoulée entre 1200 et 1500 FCFA. Parvenus en fin de cycle, les poulets pondeuses se vendent sur le marché entre 2500 et 3000 FCFA. La Copaf dispose d’un important réseau de partenaires commerciaux dans la ville de Douala et dans la Sanaga Maritime. Le métier comporte pourtant de risques d’exploitation. D’après Norbert Tsamo, l’élevage de poulets pondeuses est confronté aux risques de rupture d’intrants alimentaires, de catastrophes naturelles ou d’épizootie. A ce sujet, Norbert Tsamo avoue prendre toutes les dispositions pour parer aux imprésions et cas de force majeur. Sa population avicole est d’ailleurs soumise à des visites de vétérinaires tous les 3 mois.

La filière avicole  représente une contribution de 1% au produit intérieur brut. Elle assure une couverture nationale de 14% en matière de besoin en protéines animale. Son déficit de production reste malheureusement important: 98.000 tonnes correspondant à 24 millions d’oiseaux sur pieds. D’apres des statistiques du Ministère de l’élevage des pêches et des industries animales, la production des oeufs de table est restée relativement stable en 2019. De 22.000 tonnes au premier trimestre, elle est restée bloquée à 18.000 tonnes au quatrième trimestre. En glissement annuel, elle a reculé de 1,5%, soit 82.407 tonnes en 2018 et 81.158 tonnes en 2019. Sur une production nationale de viande de 296.552 tonnes en 2019, la volaille  affiche 103.331 tonnes. A titre de rappel, la volaille a constitué en 2019, 35% de la production de viande au Cameroun, derrière les bovins (36%) et devant les porcins (14%).

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