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Filière bois : le Cameroun a exporté 97% de ses grumes vers l’Asie en 2021

La Chine demeure la première destination du bois camerounais.

Le Centre de recherche forestière internationale (Cifor), une ONG partenaire du gouvernement camerounais sur de nombreux projets ayant trait au développement durable, vient de rendre publique une note sur les exportations de bois au Cameroun en 2021. Ce rapport comptant pour l’année 2021 et qui regroupe les statistiques de la filière bois au Cameroun, compilées avec le soutien de plusieurs  ministères, entreprises privées, mais également après consultation des bases des données de plusieurs pays, donne des indications sur les quantités de grumes exportées par le Cameroun et les destinations préférentielles vers lesquelles elles ont été acheminées. Si l’on s’en tient aux informations qui y figurent, Le marché asiatique est resté la destination principale des exportations de bois en grumes du Cameroun en 2021, estimées à plus de 800.000 mètres cubes. Concrètement, l’Asie représente 97% des exportations de bois en grumes du Cameroun en 2021. Toutefois,  s’agissant des exportations de bois débités qui ont à peine dépassé les 700.000 mètres cubes pour l’année 2021, l’Europe est la première destination, représentant environ 40% des exportations camerounaises, suivie de l’Asie (36%), et de l’Afrique (13%).

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Comme depuis plusieurs années, la Chine demeure le principal importateur de bois camerounais, suivi de loin par la Belgique et le Vietnam. Les importations de l’Italie et du Sénégal ont connu des bonds respectifs de 43,000m3 et 83,000 m3 par rapport à l’année 2020. Ce qui les place désormais au 4e rang des pays importateurs de bois au Cameroun. Le rapport du Cifor met également en lumière un phénomène qui tend à perdurer, et qui chaque année, crée un énorme manque à gagner pour le trésor public. Selon les données de cette ONG, sur la période 2010-2021, environ 32% des 300 sociétés exportatrices du bois au Cameroun sont considérées comme des « papillons ». C’est-à-dire qu’elles cessent généralement d’exister après une seule saison d’activité. Le Cifor explique qu’il s’agit d’une astuce qui consiste, la plupart du temps, en un changement de nom et de raison sociale pour «échapper au radar de l’administration des finances». Dans certains cas, poursuit l’ONG, la même société s’éclate d’année en année en deux ou trois autres sociétés, juste pour échapper à l’administration centrale (en limitant son chiffre d’affaires). «Pour contrecarrer le taux de mortalité, comme dans tout écosystème, en moyenne sur la période 2010-2021, chaque année il y a 28% de nouveaux papillons qui apparaissent à Douala ou à Kribi, avec des années exceptionnelles (par exemple. 2018) pendant lesquelles 55% des sociétés exportatrices étaient nouvelles par rapport à l’année précédente», précise le Cifor.

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En guise de conclusion, la même organisation estime que  «Si cette tendance s’arrête, c’est aussi la gestion durable qui gagnera, puisque moins de mortalité annuelle à Douala et Kribi signifie plus d’acteurs sérieux, reconnaissables et donc redevables, et avec des liens plus solides avec des titres d’exploitation durables, pour s’assurer un approvisionnement sur le long terme pour leur business. Sinon, c’est le ‘Far-West’ qui contribue aux 90 000 ha de forêts que le Cameroun a encore perdu en 2021»

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