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Filière bois : moins de 1% des entreprises appartiennent à l’Etat du Cameroun

C’est ce que révèle une étude de l’Institut national de la statistique (INS) rendue publique en octobre 2021.

Sur les 4 395 entreprises recensées qui exercent dans la filière bois au Cameroun, seules l’Agence nationale d’appui au développement forestier (Anafor) et l’Imprimerie nationale sont des sociétés à capitaux publics. La première exerce dans le segment de l’exploitation forestière et la seconde dans la fabrication de papier, carton et articles en papier ou en carton. Ce qui représente environ 0,005% de ces entreprises. C’est ce que révèle un rapport thématique de l’INS, intitulé « l’étude de la filière bois au Cameroun », réalisé dans le cadre de l’enquête annuelle dans les entreprises 2019 (EAE-2019).

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Selon cette enquête, et pour ce qui est des sociétés à capitaux privés, 95% sont détenues par des nationaux alors que 86% à capitaux étrangers exercent dans la sylviculture et l’exploitation forestière et le sciage et traitement du bois. A 92%, les sociétés formelles de la filière sont des Petites et moyennes entreprises (PME), les Grandes ne représentent que 8% du total des entreprises de la filière et 75% d’entre elles exercent dans l’exploitation forestière et le sciage. 34,3% de ces entreprises sont à Douala et 26,3% à Yaoundé.

L’étude de l’INS indique que « cette activité est majoritairement tournée vers l’exportation, qui représente près des trois quarts du chiffre d’affaires de la filière ». Conséquence, avec en moyenne 15% des recettes d’exportation du Cameroun et près de 5,4% du Produit intérieur brut (PIB), le bois est depuis plusieurs années la deuxième source de devises derrière le pétrole.

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Pour autant, des professionnels de la filière interrogés par l’INS indiquent qu’elle évolue « très en dessous de ses véritables potentialités pour plusieurs raisons ». Ils citent alors « l’insuffisante connaissance du fonctionnement des acteurs et un environnement institutionnel et législatif à améliorer ». L’institution publique en charge de la collecte et de l’analyse des données au Cameroun recommande au gouvernement « de mettre en place de meilleures conditions d’organisation et d’encadrement des acteurs de la filière, surtout les petites unités qui ont besoin de formation adaptée à leur métier et d’accompagnement pour la recherche de financement ».

Pour rappel, au Cameroun, les forêts occupent 22,5 millions d’hectares (ha), soit la moitié de la superficie nationale. Selon un rapport de l’INS de 2015, 17,5 millions d’ha de ces forêts sont constitués d’environ 165 essences sont exploitables. Le document renseigne également que « 14 millions d’ha ont été classés en forêts permanentes, tandis que 1,4 million d’ha environ sont occupés par les forêts communautaires et communales ».

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Par ailleurs, le rapport d’octobre 2021 informe qu’en 2019, le ministère des Forêts et de la Faune (Minfof) a déclaré 93 concessions forestières, 38 forêts communales, 142 ventes de coupe et une cinquantaine de forêts communautaires. Ce département ministériel fait savoir que ces titres forestiers sont gérés par 59 grandes entreprises internationales ou nationales, 46 moyennes entreprises nationales et par 38 communes.

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