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Filière porcine : le gouvernement va importer 300 porcs géniteurs pour booster la filière

Le ministre de l’Elevage, des Pêches et des industries animales, le Dr Taïga, indique par ailleurs que d’ici à la fin de cette année, au moins 100 nouveaux géniteurs vont être importés grâce au Projet de Développement de l’Elevage (Prodel).

Le cheptel porcin du Cameroun est en proie depuis quelques semaines à la Peste porcine africaine (Ppa). L’épizootie s’est déclarée sur le territoire national et s’est attaquée à la région de l’Ouest, l’un des plus grands bassins de production. Dans la foulée, les pouvoirs publics ont mis en place une panoplie de mesures prophylactiques visant à circonscrire la maladie et éviter une propagation à grande échelle. La filière est menacée et continue d’être décimée. De son côté, le gouvernement envisage déjà des options en vue de relancer le cheptel. Le ministre de l’Elevage, des pêches et des industries animales, le Dr Taïga, l’a fait savoir lors de son passage le 1er août dernier dans l’émission « Actualités Hebdo » diffusée sur la Cameroon Radio Television (Crtv). Le ministre a annoncé dans la foulée l’importation de 300 nouveaux géniteurs, dont 100 d’ici à la fin de l’année en cours.

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« Le gouvernement a mis en place un certain nombre de projets. Nous avons le Projet de Développement de l’Elevage (Prodel), qui finance à 60% de subventions pour les Business plan qui sont réalisés. Il est également prévu la mise en place des géniteurs nouveaux, à peu près 300, dont 100 d’ici la fin de l’année, qui seront des géniteurs pour pouvoir augmenter davantage », a révélé le Dr Taïga. A en croire ce dernier, il s’agit de la deuxième phase de ce projet car, au cours de la première phase, près de 5000 nouveaux géniteurs ont été diffusés gratuitement aux producteurs et ont permis de relancer efficacement le cheptel porcin.

Un abattoir de porcs

Le ministre a par ailleurs révélé au cours de cette émission, l’imminence du projet de construction d’un abattoir de porcs à Yaoundé. Il s’agit en effet d’une initiative qui s’inscrit dans le cadre du Projet de développement des chaines de valeurs de l’élevage et de la pisciculture (Pdcvep), en partie financé par la Banque Africaine de Développement (BAD), et dont le coût global s’élève à environ 65 milliards de FCFA. L’abattoir de Yaoundé compte parmi les trois qui devraient émaner de ce projet. L’infrastructure est projetée sur une superficie de près de 8 hectares au lieu-dit Minkoameyos dans l’arrondissement de Yaoundé 7, et comprendra : un abattoir proprement dit avec des composantes telles qu’une ligne de porcs, des rails de blocs réfrigérateurs, des équipements frigorifiques abattoir, une triperie, une coutellerie… ; d’une unité de traitement des déchets composée d’une station d’épuration et d’une installation de collecte et de traitement du sang ; d’un bâtiment administratif, d’un forage avec unité solaire et d’une guérite. A terme l’abattoir de Yaoundé aura une capacité d’abattage d’au moins 200 bêtes par jour.

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En effet, selon la Banque africaine de développement, le sous-secteur élevage dans son ensemble souffre de l’insuffisance d’infrastructures d’abattage, de conservation, et de commercialisation. Quand elles existent, elles sont vétustes et datent des années 80. La prolifération des abattages clandestins (60% pour les bovins, 90% pour les porcins et 80% pour les ovins) et les conditions précaires de conditionnement, de transport, de distribution et de stockage des produits constituent une préoccupation majeure en matière de santé publique et compromettent la rentabilisation des infrastructures publiques mises en place.

L’infrastructure annoncée va contribuer à la modernisation de la filière porcine, qui est passée de 3.112.973 têtes en 2013 à 3.729.106 têtes en 2018 selon les données du Prodel. Selon la BAD, la production de viande de porc au Cameroun a culminé à 62.749 tonnes en 2017 avant de rechuter à 53.877 tonnes en 2018.

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