Business et Entreprises

Filière rizicole : les inondations font baisser de 10% la production de la Semry en 2022

Les inondations qui ont frappé durement la région de l’Extrême-Nord en 2022 n’ont pas épargné les activités de la Semry. Elle qui voit sa production chuter de ce fait.

La production de riz de la  Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry), est ressortie à 70, 324 tonnes en 2022, contre 78, 350 tonnes l’année précédente, indiquent les chiffres officiels de l’entreprise publique consultée par EcoMatin. Ce volume de production est en baisse de 10,2% un an glissant. La Semry impute cette contre-performance aux lourdes  inondations  enregistrées l’an dernier. La direction de protection civile du ministère de l’Administration territoriale (Minat) a d’ailleurs considéré,  l’année 2022 comme celle de référence en  matière d’inondations dans la vallée du Logone (Extrême-Nord) sur les 100 dernières années.

Des pluies diluviennes d’une rare intensité se sont abattues  au  mois d’août 2022  sur la région. Les dégâts ont été   tels qu’au moins 530 hectares de rizières ont déjà été détruites dans le périmètre de la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry), notamment à Maga (Mayo-Danay). « Les pluies ont impacté notre production  et notre activité en général. En effet, les provisions de superficie à mettre en culture étaient de 12, 050 hectares pour une réalisation effective de 11, 868,94 hectares et le rendement s’est établit à 5,8 tonnes à l’hectare », souffle une source en interne.

Cette contre-performance n’empêche pas l’entité étatique de tabler sur une production de 80.000 tonnes de riz  Paddy en 2023 sur une culture de 12 500 hectares. Une ambition qui pourrait aussi être impactée par le retour de fortes pluies dans cette partie du pays en début d’année.

Lire aussi : Cameroun : La Semry ambitionne de mettre 80 000 tonnes de riz Paddy sur le marché en 2023

En dehors de la production baissière qu’enregistre la société depuis quelques années déjà, la Semry est exposée à de nombreux risques (marché, financier, budgétaire et institutionnel) qui, s’ils ne sont pas endigués, pourraient compromettre la poursuite de son l’exploitation. Selon le rapport de 2021 de la CRT, elle a terminé pour la troisième année consécutive au rouge avec un résultat net négatif de -1,4 milliard de FCFA en 2021.

Lire aussi : Filière rizicole : la Semry milite pour une politique de quotas sur les importations de riz

De plus, elle fait face à une concurrence commerciale rude sur les segments de son activité. Les produits blancs (riz marchand et brisures) et les sous-produits sont écoulés sur le marché par l’intermédiaire du commerce privé. Ces ventes constituent l’essentiel des recettes de la Société.

Or, au regard de ses atouts, (un sol riche, adapté à la riziculture avec des possibilités d’extension ; une variété de riz, l’IR46, qui permet de boucler deux cycles culturaux par an et qui donne des rendements moyens de six tonnes de paddy à l’hectare en milieu paysan) la Semry a un rôle majeur à jouer dans l’atteinte des objectifs assignés au secteur agricole dans le cadre de la révolution agricole réaffirmée dans la SND 30.  

C’est dans cette optique que la CTR préconise à l’entreprise publique, l’assainissement de ses  finances ; la mise en place d’un système de péréquation pour le développement de la production nationale de riz ainsi que  la mise en place par le Gouvernement d’une stratégie de commercialisation du riz local…

Lire aussi : La Semry vise une production de 36 000 tonnes de riz de paddy en 4 mois

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page