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Filière textile : la Cicam mise sur son usine de Garoua pour sauver son chiffre d’affaires en 2021

Cette unité de production est la principale mamelle nourricière de l’industrie, et tourne à peine à 50% de ses capacités réelles. Les difficultés financières inhérentes à la structure-mère affectent sérieusement cette usine et impactent négativement sa production, et conséquemment ses ventes. En 2019, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 10,044 milliards de F, contre 13,265 milliards de FCFA en 2018.

La Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) présente une situation économique et financière pas très reluisante ces dernières années, exacerbée au cours de l’année 2020 par la pandémie de Coronavirus, qui a sérieusement impacté ses activités. En effet, le contexte de crise sanitaire obligeant, les célébrations autour de traditionnels rendez-vous festifs au Cameroun ont été annulées, à l’instar de la fête du travail célébrée le 1er mai et de la journée internationale de la femme le 8 mars. Or, il s’agit de moments fastueux qui ont souvent permis à l’entreprise de renflouer ses caisses et de faire du chiffre d’affaires.

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L’année 2021 a également emboité le pas à la précédente, rendant plus préoccupante encore la situation de l’entreprise. L’heure est désormais à une stratégie de sauvetage de l’année en cours, axée sur la redynamisation de l’usine de Garoua, principale mamelle nourricière de l’industrie. « La Cicam entend sauver son chiffre d’affaires grâce au développement de cette usine », indique l’entreprise dans une note publiée dans le quotidien « Cameroon Tribune » du mardi 18 mai 2021. Le chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise en 2020 n’est pas encore rendu public. En 2019, il était de 10,044 milliards contre 13,265 milliards de FCFA en 2018, soit une baisse de 3,221 milliards (-24,2%). Une contreperformance qui se justifie entre autres par la concurrence déloyale des tissus chinois et ouest-africains, qui envahissent une bonne partie du marché local.

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A cause de ses soucis conjoncturels, l’usine de Garoua est régulièrement en cessation d’activités. Ses 350 employés ont passé quatre mois d’inactivité entre octobre 2020 et février 2021, suite à la suspension de fourniture de coton par la Société de Développement du Coton (Sodecoton) en raison d’impayés. A peine ont-ils repris du service, que la Sodecoton a de nouveau menacé de suspendre ses livraisons, pour exiger le paiement d’une ardoise de 1,3 milliards de F à la date du 10 mai 2021. Et jusqu’au moment où nous mettions sous presse, une source à la Sodecoton a confirmé à EcoMatin que cette dette n’avait toujours pas été réglée, et qu’en dépit de tout, elle allait continuer à approvisionner l’usine Cicam de Garoua en coton.

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Aussi, l’entreprise fait aussi face à la vétusté de son outil de production et l’absence d’un plan de renouvellement progressif, qui l’ont conduit à supporter de lourdes charges de maintenance et d’importants coûts liés à sa faible activité, selon le rapport 2020 de la Commission technique de réhabilitation des entreprises publiques et parapubliques (CTR). Toutefois, de nouveaux équipements acquis dans le cadre du contrat-plan de 13,2 milliards de FCFA, signé en 2015 avec l’Etat augurent des lendemains meilleurs pour l’entreprise. Il s’agit entre autres de 24 nouveaux métiers à tisser, d’un ourdissoir et d’une encolleuse, destinés à son usine de Garoua.

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