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Financement budgétaire: comment l’Etat va mobiliser 260 milliards

Le Cameroun est sur le point d’émettre des titres publics pour le compte de l’année 2019.

Paul Biya, le président de la République, a signé le 22 mars dernier un décret habilitant le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, à recourir à des émissions de titres d’un montant maximum de 260 milliards FCFA. Ces ressources financières, selon le décret présidentiel, sont destinées au financement des projets de développement inscrits (infrastructures, routes, eau, énergie, transports, etc.) dans la loi de finances du Cameroun pour l’exercice 2019. Le Trésor public camerounais reconduit ainsi, le même volume de titres à émettre qu’en 2018. Cela, après un volume moyen de 300 milliards FCFA sur les trois années précédentes.


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Comment l’Etat va-t-il procéder pour mobilise les 260 milliards ? L’on sait de source sûre qu’au mois de juin 2019, le Trésor public camerounais devrait en principe, repartir sur le Douala Stock Exchange (DSX), la bourse des valeurs mobilières du pays, pour un nouvel emprunt obligataire d’un montant de 100 milliards de FCFA, révèle le calendrier indicatif annuel des opérations sur les titres publics, mis à la disposition de la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale (Beac) par le ministère des Finances.

En dehors de l’emprunt obligataire de 100 milliards prévu juin prochain, l’on sait que pour le reste des 160 milliards, l’Etat pourrait recourir aux émissions d’obligations du Trésor assimilables (OTA)

Cette opération sera le 6ème appel public à l’épargne de l’histoire des finances publiques camerounaises, après le tout premier lancé en décembre 2011. Jusqu’ici, toutes ces opérations de lever de fonds auprès du grand public, en vue de la réalisation de grands projets d’infrastructures, ont été couronnées de succès. En effet, en novembre 2018, le 5ème emprunt obligataire de l’Etat du Cameroun avait été sursouscrit, les investisseurs ayant servi au Trésor public une enveloppe de 204 milliards de FCFA, sur une demande initiale de 150 milliards de FCFA. Une autorisation de sur allocation délivrée au gouvernement par la Commission des marchés financiers (CMF), le régulateur du marché boursier local, avait finalement permis à l’Etat d’empocher 200 milliards de FCFA..
[do_widget id=facebook-widget-3] En dehors de l’emprunt obligataire de 100 milliards prévu juin prochain, l’on sait que pour le reste des 160 milliards, l’Etat pourrait recourir aux émissions d’obligations du Trésor assimilables (OTA), titres de créance de long terme sur lesquels le Cameroun remporte jusqu’ici un succès mitigé, à la différence des bons du Trésor assimilables (BTA), qui sont des titres de court terme, sur lesquels les investisseurs se ruent à chaque émission

Néanmoins, l’on note, au cours de cet exercice 2019, une baisse du volume des émissions de titres (d’environ 40 milliards FCFA) suite aux remarques du Fonds monétaire international (FMI) qui relève régulièrement que, l’Etat camerounais privilégie l’endettement non concessionnel à l’endettement concessionnel, jugé moins onéreux.


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L’Etat du Cameroun se targue tout de même d’être un bon payeur car, jusqu’au second semestre 2018, le trésor public se félicitait de n’avoir pas d’arriérés de paiement sur les titres publics (Bons du trésor, emprunts obligataires et eurobond) dont les engagements et les échéances sont rigoureusement respectés.

Au ministère des Finances, les responsables affichent de l’optimisme quant au succès des opérations de levées de fonds projetées. Ce d’autant qu’en 2018, le Trésor public a pu aisément mobiliser 7 milliards de FCFA toutes les deux semaines sur le marché des titres de la BEAC, sur lequel le Cameroun n’affiche aucun défaut de paiement depuis 2011.

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