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Financement de la dette : la CEA met sur pied une Facilité de liquidité et de durabilité

Le moyen de financement lancé avec l’aide de la Société Pimco permettra aux pays africains de réduire les coûts d’emprunt des gouvernements en augmentant la demande de leurs obligations souveraines.

La question de la dette dans les pays en développement continue de préoccuper. A cet effet, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et la société de gestion d’actifs Pimco, ont présenté la Facilité de liquidité et de durabilité (LSF), lors du Comité des ministres des finances africains. La LSF envisage pour objectif principal de réduire les coûts d’emprunt des gouvernements en augmentant la demande de leurs obligations souveraines. Comme objectifs secondaires, elle permettra d’aider les États membres à avoir accès à une facilité qui renforcera leur liquidité à court terme et relancera la croissance à plus long terme.

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Selon la CEA « cet objectif sera atteint en permettant aux détenteurs d’obligations souveraines existants de déposer ces instruments en garantie de prêts à faible taux d’intérêt financés en partie par une nouvelle émission de Droits de tirage spéciaux (DTS). Les ressources mobilisées au travers de tels accords de rachat seront ensuite utilisées pour financer des investissements dans les emprunts de marchés émergents ».

Pour un continent dont la dette privée représente un peu plus de 40% de l’encours total de sa dette, il devient plus qu’important de trouver des mécanismes qui permettront aux Etats de pouvoir mieux gérer et structurer leurs dettes. Selon Thomas Venon, partenaire de Eighteen East Capital, la LSF est « conçue pour aider les marchés émergents à faire progresser les initiatives de développement durable et, plus immédiatement faciliter l’accès aux liquidités, aux prêts et aux investissements dans ces pays ». Avant de poursuivre en disant que « la gouvernance de la LSF sera alignée sur la mission de bien public et son adhésion aux normes de transparence les plus élevées. On estime que la LSF pourrait permettre aux émetteurs africains d’économiser 11 milliards de dollars en frais d’intérêt sur une période de cinq ans ».

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Pour Aia-Eza DaSilva, Secrétaire d’État aux budgets et aux investissements publics de l’Angola la survenue de la LSF permettrait d’avoir une certaine liquidité de la dette souveraine : « la liquidité est très importante en ce moment car nous manquons d’espace budgétaire. Le service de la dette est si énorme, et il absorbe la plupart de nos budgets. Nous avons donc besoin d’un espace budgétaire pour subvenir aux besoins de notre population et pour nous permettre de croître et d’être en mesure de rembourser ces dettes. Nous avons besoin d’espace supplémentaire pour respirer afin de continuer sur la voie de la croissance, et le LSF peut nous le fournir ».

Pour rappel, en proportion du Produit intérieur brut et des recettes d’exportation, la dette de l’Afrique est d’environ 544 milliards de dollars. Soit l’une des dettes les plus élevées de toutes les régions en développement. Selon les estimations de la CEA, le déficit budgétaire du continent est passé de 4,7% du PIB en 2019 à 8,7% en 2020.

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