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Fissures sur le Barrage de Nachtigal : Nhpc écrit à EcoMatin (Droit de réponse)

Dans cette publication retrouvez le droit de réponse de la Nachtigal Hydro Power Company (NHPC), la société de projet du barrage en construction de Nachtigal au sujet de l’article publié le 19 novembre dernier sur les fissure sur le Barrage de Nachtigal mais aussi, la note de la Rédaction.

N/Réf : VL/DG/5338/2023

Interlocuteur : Dia IYA-MELINGUI, Responsable Communication & Relations Publiques

Contact : 237 691 15 83 71– dia.iya@nhpc.cm

Yaoundé, le 21 novembre 2023

Objet : Droit de réponse suite à la publication de l’article «Défaillance : alerte rouge sur le barrage de Nachtigal » 

Monsieur le Directeur de Publication,

Votre organe de presse « EcoMatin » a publié sur son site web un article titré : « Défaillance : alerte rouge sur le barrage de Nachtigal ». Cet article mentionne les conclusions du rapport de l’Agence de Régulation du Secteur de l’Electricité dont le contenu est confidentiel et évoque des risques de retard dans les délais de livraison de l’aménagement hydroélectrique de Nachtigal, qui résulteraient de malfaçons et de mauvaises pratiques dans la conduite des travaux.

Tout en vous invitant à vous rapprocher désormais de nos services techniques compétents à chaque fois que vous aurez besoin d’exercer votre mission d’information du public au sujet des activités de Nachtigal pour recouper vos informations à bonnes sources et éviter de jouer le jeu, sans le savoir, d’informateurs dont la seule mission est de nuire inutilement à autrui et/ou de vous pousser volontairement et méchamment à la faute professionnelle et déontologique,  la Direction Générale de Nachtigal Hydro Power Compagny (NHPC), vient par la présente exercer son droit de réponse conformément à la Loi N°90/052 du 19 décembre 1990 sur la liberté de la communication sociale au Cameroun (Section II, Articles 56 et suivants). Vous voudrez bien publier ce droit de réponse dans la forme prévue par la loi sus-évoquée.

  • LA MISE EN EAU DU BARRAGE NACHTIGAL S’EST DEROULEE COMME PREVU ET A PERMIS DE VERIFIER LA ROBUSTESSE ET L’ETANCHEITE DE L’OUVRAGE

Le 18 juillet 2023, NHPC a procédé à la mise en eau du barrage ; une opération importante dans la construction de l’aménagement hydroélectrique de Nachtigal qui consistait à remplir pour la première fois le barrage pour créer la retenue d’eau qui alimentera l’usine de production.

Ce remplissage a duré un mois, et s’est fait par pallier afin de s’assurer de l’étanchéité et de la robustesse de l’ouvrage. Comme cela se fait sur tous les ouvrages de ce type partout dans le monde, la mise en eau a permis de mettre en évidence toutes les fuites présentes, notamment au niveau de certains joints du barrage, qui par ailleurs étaient mineures, et de les corriger avant la mise en service, raison pour laquelle elle est planifiée longtemps à l’avance.

  • LES TRAVAUX AVANCENT SEREINEMENT ET L’INJECTION DES PREMIERS MEGAWATTS SUR LE RESEAU INTERCONNECTE SUD EST MAINTENUE POUR FIN DECEMBRE 2023

A fin octobre, les travaux sont achevés à 91% et le chantier avance sereinement. Les essais du poste de départ ont démarré en étroite collaboration avec SONATREL dont le poste de raccordement de Nyom 2 a été livré en octobre 2023.

Tous les partenaires du projet, main dans la main avec l’Etat du Cameroun à travers le Ministère de l’Eau et de l’Energie et son assistance technique, seule entité compétente en matière de contrôle du chantier, sont mobilisés et résolument engagés pour livrer un ouvrage de qualité en 2024, avec dès fin décembre 2023 l’injection dans le Réseau Interconnecté Sud des premiers mégawatts, conformément au planning du projet.

Dans l’attente de lire dans les prochains jours notre droit de réponse, veuillez agréer, Monsieur le Directeur de Publication l’expression de ma parfaite considération.

Vincent LEROUX

Directeur Général

Note de la rédaction

La rédaction d’EcoMatin prend acte du droit de réponse servi le 21 novembre 2023 par Nachtigal Hydro Power Company (NHPC), la société de projet du barrage en construction de Nachtigal, au lendemain de la publication sur son site web d’un article intitulé : « Défaillance : alerte rouge sur le barrage de Nachtigal ». Comme nos lecteurs peuvent bien s’en rendre compte, le droit de réponse de NHPC ne dément aucune des informations contenues dans l’article d’EcoMatin, lesquelles ont été puisées dans un rapport de mission de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) au Cameroun.

Bien plus, NHPC tente de relativiser, voire de minimiser les «fuites» observées sur le barrage, en les qualifiant de «mineures», alors que le régulateur, pour sa part, note «une situation très préoccupante».

Par ailleurs, NHPC se contente de relever le caractère « confidentiel » du document transmis au ministre de l’Eau et de l’Energie par l’Arsel, à titre de compte-rendu de mission, confirmant ainsi que les informations révélées par votre journal n’étaient pas destinées à être connues du grand public, au nom de la rétention des informations sur un projet aussi stratégique que très attendu par les Camerounais. Ce dessein de camoufler les informations sur « les dégradations précoces et accélérées des bétons », les fissures et infiltrations d’eau apparues sur l’ouvrage, un mois seulement après sa mise en eau, est confirmé par l’absence de pareilles informations dans la newsletter publiée quasi hebdomadairement par NHPC.

Pourtant, dans ce document qu’EcoMatin reçoit fidèlement, il est régulièrement fait état du niveau d’avancement des travaux de construction du barrage et bien d’autres informations beaucoup moins importantes que le sont, par exemple, des fissures et autres dégradations précoces des bétons pouvant entamer l’intégrité d’un ouvrage pour lequel les Camerounais rembourseront plus près de 700 milliards FCfa pointés sur leurs factures mensuelles d’électricité.

Chose curieuse, NHPC reste muette dans son droit de réponse, sur le sort qu’elle a réservé aux demandes de l’Arsel, à savoir un rapport complet sur les anomalies et le calendrier des travaux des réparations et du renforcement des structures de l’ouvrage, ce qui permettrait au régulateur de mener plus tard un «audit régulatoire» poussé.

EcoMatin, pour sa part, continuera, sans relâche, à œuvrer pour la bonne information de ses lecteurs, et notre rédaction attend de NHPC, qui se positionne dans son droit de réponse en parangon du professionnalisme et de la déontologie en journalisme, de réviser d’abord la leçon sur les fondamentaux de la communication d’entreprise, hautement plus utile pour cette société.
Bref, NHPC devrait comprendre que face à des journalistes résolument engagés à rechercher l’information, où qu’elle se trouve, il est plus utile d’agir en communiquant sur des sujets d’actualité brûlante, fussent-ils sensibles, plutôt que d’être agi par des révélations dérangeantes d’un journal porté sur l’investigation.

Que cela soit dit en passant : ce ne sont pas des manœuvres d’intimidation telles que l’annulation d’une invitation à une couverture médiatique de NHPC, qui arrêteront la détermination du journal Ecomatin dans sa démarche professionnelle d’information du grand public, dans le strict respect des règles éthiques et déontologiques édictées par la profession.

La rédaction

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