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Foncier : nouvelles tensions entre Socapalm et les populations riveraines

Ces dernières se sont opposées aux opérations de replanting de pieds de palmiers à huile, dans les localités d'Apouh et Édéa, dans le Département de la Sanaga Maritime. Parmi les griefs soulevés par ces communautés, la dénonciation du titre foncier n° 184 du 10 août 1960 attribuant le droit à la Société Camerounaise de Palmeraies (Socapalm) de procéder à l'aménagement de ses plantations dans cette partie du territoire Camerounais, la disparition des espaces vitaux réservés aux populations, et le faible taux de recrutement des autochtones dans les effectifs de la Socapalm...

La tension est, en effet, de nouveau montée entre la Société Camerounaise de Palmeraies (Socapalm) et les populations riveraines des plantations exploitées par cette entreprise. Après les poussées de fièvre observées en 2017 et en 2022, les communautés riveraines des localités d’Apouh et Édéa sont revenues à la charge, les 10 et 12 avril 2023. Concernant particulièrement leur revendication relative au titre foncier, « il a été localisé à Dehanè et non à Apouh », relève Sa Majesté Ditope Lindoume, Chef du village Apouh. En d’autres termes, le titre foncier dénoncé qui couvre une superficie totale d’environ 150 hectares, est un faux. « C’est l’Etat qui doit intervenir à ce niveau pour gérer ce problème qui dure malheureusement depuis des décennies », précise-t-il.

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Sur le manque d’espaces vitaux, les populations de la Sanaga Maritime reprochent à l’exploitant, de s’être accaparé des aires propices à leurs activités de survie quotidienne, l’agriculture de subsistance et les aires pastorales notamment. « Nous avons des familles tout le long du tracé de Socapalm. Nous voulons à cet effet qu’on nous accorde un espace vital pour pouvoir survivre », poursuit S.M Ditope Lindoume.

À Socapalm, on se défend avec des arguments factuels: « le lot querellé est inclus dans le titre foncier n° 184 du 10 août 1960, détenu en son temps par la Sproa, devenue alors Spfs, Société des palmeraies de la ferme suisse. Avec la fusion et l’absorption de Socapalm, cette dernière en est devenue propriétaire. Malgré les allégations avancées par certaines personnes, Socapalm ne fait pas d’expansion sur cet espace. Il abat tout simplement les vieux palmiers et replante de nouveaux afin d’accroitre sa productivité », indique un responsable au sein de Socapalm.

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Informé de la situation, Cyrille Ivan Abondo, le Préfet de la Sanaga Maritime a pris de fermes recommandations: une descente sur le terrain du Sous-préfet d’Edéa 1er afin de sensibiliser les communautés riveraines sur le risque que celles-ci courent en bloquant les activités de Socapalm, détentrice d’un titre foncier privé. Par ailleurs, il n’est pas exclu une saisine des tribunaux par Socapalm face au préjudice enregistré. 

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Pour rappel, la Société Socapalm a été créée par l’État du Cameroun en 1968, sur les cendres de la société coloniale Socfin qui recueillait les palmiers naturels dans la zone de Dibombari. Socapalm a été privatisée en 2000, suite à un bail emphytéotique sur une superficie de 78 529 ha pour une durée de 60 ans. En 2005, un avenant audit bail a été effectué ramenant la contenance superficielle des terres rurales de Socapalm à 58 063 ha. Socapalm exploite aujourd’hui, 7 plantations: Dibombari, Mbongo, Mbambou, Dizangue, Edéa, Kribi et Eséka. Dans les précédentes crises, les communautés riveraines avaient sollicité du Gouvernement Camerounais, l’annulation des certifications Socfin au Cameroun.

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