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Football : pourquoi la Fécafoot a suspendu la LFPC et annulé ses subventions

Le président de la Fédération camerounaise de football, Seidou Mbombo Njoya a fourni quelques explications de sa décision, mardi 03 septembre 2019, lors d’un entretien avec les médias.

Seidou Mbombo Njoya, président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) a décidé de suspendre les activités de la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC). Une « pilule » que Pierre Semengue avale mal, puisqu’il promet de défendre son mandat jusqu’au bout.

Pour éclairer l’opinion sur cette décision, le président de la Fecafoot s’est prononcé sur les raisons ayant conduit à sa décision ainsi que celles ayant mené à la mise en place d’un Comité technique transitoire de gestion de la LFPC. En à croire Mbombo Njoya, il fallait sauver le football professionnel d’un déclin perceptible par les contreperformances des clubs camerounais en compétitions internationales. En effet, a-t-il dit, l’intervention de la Fecafoot était devenue inéluctable au regard des dysfonctionnements et tensions en cours au sein de LFPC. A cet effet il énuméré un certain nombre de griefs qui plombent la ligue.  Notamment, une crise de confiance profonde entre la LFPC et la majorité des clubs professionnels ; le non-respect récurrent des dispositions statutaires de la ligue liées au mauvais fonctionnement des organes à l’instar de la non-tenue des Assemblées générales de même que l’inexistence des règles de procédures budgétaires et financières. Il y’a également, l’inexistence d’un organigramme et d’un plan cohérent de gestion des ressources humaines favorisant des pratiques peu orthodoxes ; la remise en cause répétée de la tutelle de la Fédération et de ses prérogatives.

On observe en plus l’opacité dans la gestion des subventions allouées par l’Etat et la Fecafoot marquée par l’inexistence des comptes d’emploi ; l’incapacité à générer des ressources propres ; le départ de tous les sponsors et partenaires légués par la fédération (MTN,Camrail) . Surtout le manque d’intérêt des TV capables d’acquérir des droits ; une dette locative inexplicable de 04 ans d’arriérés de loyer , a expliqué le président de la Fecafoot.

la LFPC, fille de la Fecafoot

Il convient de rappeler que la LFPC a été créée par la Fecafoot au cours de son Assemblée générale ordinaire tenue le 28 mai 2011. C’est la fille de la Fecafoot. A sa création, la Ligue de Football Professionnel du Cameroun s’engageait « à se soumettre entièrement aux obligations découlant de ses statuts, des Statuts de la Fecafoot et autres règlements de la Fifa, de la Caf et de la Fécafoot ». Elle n’a pas tenu parole, elle n’a pas respecté ses textes et ceux de sa tutelle, la Fecafoot. Elle n’a pas respecté la loi du 11 juillet 2018 portant organisation et promotion des activités physiques et sportives au Cameroun. Pourtant, explique-t-on, la Fédération a tenu ses engagements en termes de subventions versées chaque année à la LFPC. Seulement pour l’année 2018/2019, ce montant s’élève à environ 250 millions de FCFA. Depuis la création de la LFPC en 2011, la Fécafoot dit déjà avoir versé plus de 2 milliards de FCFA.

L’artillerie du General

En réaction, Pierre Semengue a fait savoir qu’il reste président légitime de la LFPC jusqu’au 27 juillet 2020, détruire ce mandat équivaut à un coup d’Etat. Il a promis de défendre son mandat par « tous les moyens ». Selon lui, l’intention de la Fécafoot est d’annexer la LFPC et de s’approprier les fruits du travail effectué par lui. Notamment, « la signature de nombreux contrats avec des partenaires nationaux et internationaux ». L’homme qui a dirigé l’armée camerounaise pendant plus d’un demi-siècle refuse qu’on lui impute quelque détournement que ce soit et, il a décidé de prendre des mesures afin de rétablir son honneur : « Pendant 50 ans, j’ai conduit l’armée camerounaise mais cependant, je suis le militaire le plus pauvre pour n’avoir rien volé ». Concernant, la nomination d’Alim Konate Aboubacar en qualité de président du Comité technique transitoire de la LFPC, le General Semengue de 84 ans a tenue à indiquer que ce « dernier va attendre la fin de son mandat, au soir du 27 Juillet 2020, en espérant qu’entre temps, de nouvelles dispositions n’aient été prises au niveau du Tribunal Criminel Spécial ».

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