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Foumbot : après 22 ans d’abandon, la Société de conserveries alimentaires va renaitre de ses cendres

Les premières missions en vue de la réhabilitation de la Société de conserveries alimentaires du Noun à Foumbot sont engagées depuis quelques semaines dans cette ville du département du Noun dans la région de l’Ouest.

L’unité de transformation et de conservation des tomates a besoin d’être réhabilité pour le bonheur des producteurs installée à Foumbot dans le département du Noun, un des plus grands bassins agricoles de la sous-région. Selon notre source dans les services du gouverneur de la région de l’Ouest, des missions d’évaluation de la Société conserveries alimentaires du Noun (Scan) ont été faites sur le terrain afin de s’enquérir de la situation actuelle de cette usine. Ces missions constituent une étape incontournable devant conduire à la réhabilitation de la Scan par les responsables des ministères sectoriels et des services du gouverneur de la région de l’Ouest. Une unité destinée à la transformation et à la conservation des tomates, abandonnée depuis 22 ans.

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Construite en 1990, la Scan a démarré ses activités de transformation et de conservation des tomates en 1994. Malheureusement, cette usine va refermer ses portes en 2000, après six années de fonctionnement. Cette situation va créer la perte de 1.600 emplois directs et indirects, laissant également sur le carreau plusieurs planteurs et fournisseurs. Aujourd’hui, les bâtiments administratifs, les installations techniques de l’usine de production sont restés dans la broussaille. Pourtant, les producteurs de tomates regroupés au sein de la Société coopérative des producteurs vivriers et pérennes du Noun (Cooprovid-Noun), par ailleurs membres du conseil d’administration de cette usine, manifestaient déjà leur fierté au regard des pertes post-récoltes liées au transport vers les grandes métropoles du Cameroun et des pays de la sous-région réduites. Car, les produits des champs étaient achetés et transformés sur place afin de les mettre en conserve sur le marché. Avec une capacité de production de 320 tonnes par jour, les tomates transformées étaient mises dans les boîtes de conserve en aluminium de 70g et vendues à 100F au consommateur final. Une solution pérenne aux pertes post-récoltes.   

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Les premiers diagnostics faits sur le terrain à la suite des premières descentes sur le terrain, préparatoires à la réhabilitation de la Scan, font état du non-respect de l’étude de base faite en rapport avec la production et la livraison des tomates à ladite société. Ceci à la suite de la mise à l’écart de la Cooprovid-Noun par ses dirigeants d’alors. Pourtant, cette société coopérative détentrice d’un espace de 40 hectares était capable de fournir 40 tonnes de tomates fraiches par jour à la Scan pour transformation. Déviant ainsi l’objet de départ de l’usine par rapport à la production. Avec cette réalité, la Scan n’a plus pu atteindre le quota journalier de tomates pouvant être transformées. Les machines tournant à pertes, vont occasionner la faillite de la société jusqu’à sa fermeture il y a 22 ans déjà. Avec la surabondance des tomates sur le marché en 2020 à la suite de la fermeture des frontières afin de lutter contre la propagation du Covid-19 avec pour corollaire l’arrêt des exportations de l’« Or rouge » vers le Gabon, la RCA, la Guinée Equatoriale, le Tchad, et le Congo, les producteurs ont subi les rafles de la fermeture de cette usine qui conditionnait 25 millions de boîtes de tomates par an pour approvisionner les marchés locaux, nationaux et de la sous-région après faillite.

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Avec le processus de réhabilitation de cette usine engagé, les producteurs vivriers et pérennes du Noun nourrissent l’espoir de voir cette usine être fonctionnelle dans un avenir proche malgré le plan gouvernemental de relance de la production locale de tomate. Ledit plan prévoyait une série de mesures d’accompagnement destinées aux coopératives considérablement impactées par le Covid-19, le renforcement des capacités techniques de production et surtout la transformation des tomates et l’appui des agriculteurs en intrants agricoles. 

Armel Djiogue

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