Frais d’examens 2020-2021 : quatre banques se disputent un marché de 5 milliards
Les opérateurs économiques retenus déploient déjà leurs stratégies pour dominer un marché qui, élargi aux frais de scolarité, est beaucoup plus important.
Depuis ce mardi, 01er septembre 2020, les parents ou tuteurs d’élèves du secondaire peuvent procéder au paiement des frais d’examens pour le compte de l’année académique 2019-2020. Et comme depuis 02 ans déjà, le paiement se fait exclusivement par voie électronique. Le ministre des enseignements secondaires (Minesec), l’a confirmé à travers un communiqué rendu public le 27 août dernier. Pauline Nalova Lyonga donne par ailleurs les noms des opérateurs auprès desquels pourront s’effectuer les versements. Il s’agit notamment de MTN Cameroun, Campost, Express Union, United Bank for Africa (Uba) et Afriland First Bank. Pour ce qui est des établissements publics (lycées et CES), le paiement des contributions exigibles (autrement appelés frais de scolarité) se fera également par ce même canal. Avec ces différentes entreprises le Minesec a signé avec une convention sur la concession de la collecte et de la comptabilisation de ces paiements.
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Transparence
L’objectif recherché à travers la mise en place de ce système digital est d’assurer une traçabilité et une sécurisation de ces recettes publiques. « Le recours au digital permet de régler un problème qui est celui de l’opacité dans la gestion des frais d’examens et de scolarité, car il apporte beaucoup de transparence. Souvenez-vous que l’on a eu à faire dans ce pays au phénomène de détournement des frais d’examens qui devient de plus en plus en plus récurrent…ce nouveau système vient également mettre un terme au phénomène de marchandage des places dans les établissements scolaires. » Nous révèle un cadre au Minesec.
Au-delà de la transparence, la digitalisation du paiement des frais d’examens et de scolarité contribue à alléger la charge des parents d’élèves, qui, jadis s’alignaient en longues files d’attentes devant les établissements scolaires pour s’acquitter de ces frais. Aujourd’hui, c’est plus simple. Une fois le paiement effectué via l’un des opérateurs susmentionné, le parent devra présenter le reçu de paiement à l’intendant du lycée ou du CES pour validation. « C’est une mesure qui me satisfait beaucoup, car ça me fait non seulement gagner en temps mais c’est plus sûr. Vous avez certains enfants à qui on remettait leurs frais de scolarité et ces derniers détournaient à d’autres fins. Quand ce n’était pas les élèves, c’étaient les chefs d’établissement qui prenaient la poudre d’escampette avec notre argent » commente Brice Azangwe, parent d’élève résidant dans la ville de Yaoundé.
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Un marché à gagner
Le paiement des frais d’examens et de scolarité devient de fait un marché non-négligeable pour opérateurs retenus. Notre source au ministère des Enseignements secondaires nous révèle que le la pluralité des opérateurs répond à un souci de proximité avec les parents. « Nos partenaires ne doivent pas aller convaincre les chefs d’établissements pour que ceux-ci leur réserve l’exclusivité du paiement des frais de scolarité. Nous avons pris plusieurs opérateurs pour diversifier les modes de paiement tout en répondant au souci de proximité » avait cependant relevé en 2019 le Pr Nalova Lyonga. Il revient dès lors à chaque opérateur de développer sa stratégie pour capter le plus grand nombre d’inscriptions. Notre source au Minesec nous révèle aussi que les opérateurs ayant fort taux de pénétration dans les zones reculés « gagnent toujours les plus grandes part de marché ».
S’agissant du marché, celui des frais d’examens peut être estimé à environ 5,24 milliards de F CFA. Sur la base du nombre de candidats enregistrés aux différents examens du secondaire pour le compte de l’année scolaire 2019-2020, les chiffres officiels affichent 119 462 candidats pour le Baccalauréat, 204 100 candidats pour le probatoire, 212 433 pour le Bepc et 29 338 pour le cap industriel. Les frais par candidats se situent respectivement à 13 000, 6000, 6000 et 11 000 F CFA.
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