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Fusion Gicam/E.cam : Emmanuel Wafo, Edith Fotso, Jean Bernard Djika…saisissent le Tribunal de grande instance du Wouri

Le juge devra se prononcer ce 23 juin 2023, sur la légalité du Traité de fusion signé le 5 avril 2023 par Célestin Tawamba et Protais Ayangma, les présidents du Gicam et d'E.Cam.

Rebondissement dans le bras de fer opposant des membres du Gicam (Groupement interpatronal du Cameroun), à Célestin Tawamba, l’actuel président de ce mouvement patronal. Un collectif de patrons d’entreprises adhérents du Gicam a saisi ce 19 juin 2023, le Tribunal de grande instance du Wouri dans le contentieux portant sur le Traité de fusion du Gicam et E.Cam (Entreprises du Cameroun), signé le 5 avril 2023. De bonnes sources, la requête « aux fins d’interdiction de poser des actes en exécution du Traité de fusion signé le 5 avril 2023 » est portée par Joël Sikam, Directeur général de FirsTansact International services (Fisco), Edith Fotso, président Directeur général de la Société camerounaise des savonneries (SCS), Jean Bernard Djika (Fobs Limited) et Emmanuel Wafo, Président Directeur général du groupe  MitChimie.

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« Le tribunal de grande instance du Wouri est compétent pour examiner les faits litigieux et rendre justice. Les dispositions de l’alinéa C de l’article 18 de la loi 2006/015/ du 29 décembre 2006, portant organisation judiciaire  modifié et complété par la loi n°2011/027 du 14 décembre 2011, énoncent que votre juridiction est compétente, en matière non administrative, de toute requête tendant à obtenir l’interdiction à toute personne ou autorité d’accomplir  un acte pour lequel elle est légalement incompétente, des requêtes tendant à obtenir l’accomplissement par toute personne ou autorité d’un acte qui elle est tenu d’accomplir en vertu de la loi », relèvent les membres plaignants dans leur requête.

La première audience aura lieu le 23 juin 2023, au lendemain de la convocation par Célestin Tawamba, de l’Assemblée générale extraordinaire du Gicam (11 juillet 2023), avec pour principaux points inscrits à l’ordre du jour, la présentation du Gicam et E.Cam, présentation du Traité de fusion Gicam-E.Cam, présentation du rapport du Commissaire à la fusion sur la régularité juridique du processus de fusion, la présentation du rapport du Commissaire à la fusion sur les apports en nature de chaque organisation et avantages particuliers, l’adoption d’un chronogramme pour mise en œuvre de la fusion etc…. « Célestin Tawamba et Protais Ayangma Amang agissent en marge de la légalité, notamment de la loi de 1990 relative à la liberté d’association. Ils sont incompétents pour procéder à la dissolution du Gicam. Il convient de leur faire interdiction de poser un quelconque acte dans ce sens », ajoutent, les requérants.

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Le 31 mars 2023, dans un communiqué adressé aux adhérents du Gicam, Célestin Tawamba informait de la fusion E.Cam/Gicam: « pour donner suite à l’approbation à l’unanimité de nos conseils d’administration respectifs, le Président Protais Ayangma et moi-même, procéderons-nous très prochainement, à la signature du traité de fusion y relatif », indiquait l’homme d’affaires. Qui motivait cette démarche par  la volonté de « densifier le plaidoyer au sein d’une centrale patronale unifiée », « renforcer la capacité de persuasion du secteur privé », « améliorer la compétitivité des entreprises Camerounaises », et « obtenir des résultats plus significatifs au sein d’un patronat plus puissant et plus représentatif ».

Ce que ne partagent pas certains membres. Pour ces derniers, l’idée de créer une nouvelle organisation patronale dite « plus moderne », « plus forte », et « plus audible », n’est en réalité, qu’un stratagème savamment orchestré par l’actuel président de la principale organisation patronale du pays (son second mandat à la tête du Gicam expire en décembre 2023), pour confisquer le pouvoir, et se maintenir de manière prolongée à la tête de la plus puissante organisation patronale du pays.

Pourtant, Célestin Tawamba soutient fermement que le processus de fusion a été lancé en 2019, avec la mise sur pied de la « Coordination patronale », instance de concertation et de synergie d’actions entre les deux groupes. Soit deux ans après le démarrage de son premier mandat à la tête du Gicam.

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« Il y’a 6 ans, et plus précisément le 29 juin 2017, jour de mon investiture au Gicam, je me faisais mendiant de l’unité lorsque je déclarais déjà que l’exigence de rassemblement nous imposera de ne ménager aucun effort pour réunir et fédérer tous les patrons au sein de la Maison Commune qu’est le Gicam. D’ores et déjà, nous tendons officiellement la main à ceux qui, pour une raison ou une autre, ont tourné le dos à notre Groupement », affirmait Célestin Tawamba, le président du Gicam, le 5 avril 2023.

Dans le même élan que les requérants « aux fins d’interdiction de poser des actes en exécution du Traité de fusion signé le 5 avril 2023 », le Comité des Sages du Gicam a demandé au Président du Gicam et au conseil d’administration, au terme d’une réunion tenue le 25 mai 2023, de « surseoir à la poursuite de cette opération de fusion, jusqu’à ce que les conditions de forme et de fond soient réunies, et cela dans le sens des meilleurs intérêts de notre organisation ». « La requête est en bonne voie. L’audience relative à la procédure de rétraction aura lieu le 23 juin. La procédure d’injonction a déjà également une date arrêtée, tout comme la procédure de nullité du traité de fusion », conclut le camp opposé à la fusion-dissolution.

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