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Gabriel Dodo Ndoké vole au secours du DG de l’OAPI suspendu de ses fonctions

Le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique recadre le directeur général adjoint de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle, Jean Batiste Noël Wago, après que celui-ci a récemment interdit l’accès au siège au Directeur général Denis Bohoussou Loukou avec le concours de la police camerounaise, au prétexte que le patron des lieux est sous le coup d’une suspension. Le Cameroun qui assure l’administration du siège n’a pas été notifié de cette décision de la présidente du conseil d’administration.

La crise au sein de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) s’enlise. Le feuilleton de la suspension du Directeur général, le Béninois Denis Bohoussou Loukou, par la présidente du Conseil d’administration, Alimatou Shadiya Assouman, a connu de nouveaux rebondissements il y a une dizaine de jours. Il s’est agi notamment d’un conflit ouvert entre le DG suspendu et son adjoint, le Centrafricain Jean Batiste Noël Wago. Ce dernier, le 16 octobre 2021, a interdit l’accès au siège de l’organisation au Directeur général, au motif de sa suspension par le conseil d’administration de l’instance.

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Dans une lettre adressée le 16 octobre 2021 au ministre camerounaise des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique, Gabriel Dodo Ndoké, le DG en disgrâce, Denis Bohoussou Loukou, a fait un rapport circonstancié de ses déboires à l’autorité camerounaise : « Je me suis rendu, dans la voiture de fonction (CMD), au siège de l’OAPI pour travailler ; des agents de la police se réclamant de la CSD m’ont refusé l’accès bien qu’ayant décliné ma qualité de directeur général de l’OAPI et de chef de mission diplomatique placé sous la protection du gouvernement camerounais », relate-t-il dans sa correspondance.

Risque d’incident diplomatique

Ces éléments de la police agissaient alors sous les ordres du DGA, Jean Batiste Wago, lequel a été mis en garde par le gouvernement camerounais sur le risque d’incident diplomatique qu’il aurait pu créer pour avoir engagé la police camerounaise sans l’assentiment du Cameroun qui assure l’administration du siège de l’OAPI. Dans la missive adressée par le ministre camerounais au DGA le 20 octobre dernier, Gabriel Dodo Ndoké indique d’emblée que le gouvernement camerounais, ni lui en tant qu’interlocuteur au plan technique encore moins le ministre des Relations Extérieures, Lejeune Mbella Mbella en tant qu’interlocuteur au plan diplomatique n’ont été notifiés d’un quelconque changement à la tête de l’OAPI.    

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Le ministre des Mines camerounais reproche au DGA d’avoir exercé sur les forces de sécurité camerounaises un commandement susceptible de constituer un incident de nature à engager sa responsabilité personnelle, et ce sans avoir daigné informer les interlocuteurs respectifs de l’OAPI au sein des instances camerounaises.

En conséquence, Gabriel Dodo Ndoké appelle le directeur général adjoint à se conformer au respect des règles de collaboration entre l’OAPI et l’Etat du Cameroun contenues dans l’Accord de siège. Il s’agit « de vous abstenir à l’avenir de vous adresser en qualité de Chef de la mission diplomatique à la tête de l’OAPI aux autorités de l’Etat du siège, y compris la presse, tant que vous n’aurez justifier de la qualité pour le faire ;  de vous abstenir d’empêcher à M. Bohoussou Loukou, par quelque moyen de restriction que ce soit, surtout par la force illégitime, d’accéder aux enceintes du siège de l’OAPI et d’occuper les espaces de travail qui lui sont affectés en qualité de Directeur général, jusqu’à changement formel du statut de ce dernier, peu importe le niveau de collaboration entre les individus à l’interne ; de vous abstenir de poser tous actes de nature à inciter à la haine au sein du personnel en exercice au siège de nature à inciter à la haine au sein du personnel en exercice au siège de nature à impacter négativement le climat social et l’ordre public interne ».

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Au demeurant, EcoMatin appris d’une source interne à l’organisation que le DG suspendu, Denis Bohoussou Loukou, n’a toujours pas eu accès à ses bureaux, comme c’était encore le cas dans la matinée de ce lundi 25 octobre 2021.

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