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Gestion de la trésorerie: l’Etat ne veut plus engraisser les banques

Le secteur bancaire gère actuellement près de 1000 milliards de FCFA de dépôts des entités publiques. Des ressources que le gouvernement veut rapatrier au sein du Compte unique du Trésor.

Pour couvrir son besoin de trésorerie, le gouvernement procède depuis novembre 2011 avec l’émission des Bons du Trésor Assimilables (BTA) ou des Obligations du Trésor Assimilables (OTA) sur le marché des titres publics de la Banque centrale (Beac) ou des emprunts obligataires sur le marché financier national. Chaque fois, ce sont les établissements de crédits (banques) qui souscrivent le plus. Par exemple, les banques ont souscrit 100 milliards de FCFA sur les 153 milliards de mobilisées lors de l’emprunt obligataire de 2014. Parmi les bénéficiaires de ces placements, il y a des organismes publics. Ce qui veut dire que c’est la trésorerie de ces structures qui est prêtée au Trésor public dans le cadre de ses besoins de financement. Le gouvernement entend mettre fin à ce paradoxe en faisant jouer la fonction bancaire du Trésor public.

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Selon le directeur de la comptabilité publique au ministère des Finances (Minfi), Achille Basahag, les travaux de modernisation en cours au niveau des services du Trésor vont permettre de migrer vers la consécration de la mission du Trésor public banquier. Ainsi, « le Trésor va fonctionner comme une banque à travers l’instauration des fonctions SMS banking, la délivrance des relevés de comptes à l’instar de ce qui se fait dans les banques, l’aménagement d’un système d’annonce et bien d’autres choses».

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La réforme du CUT lancée dans le cadre du Programme Economique et Financier conclu avec le FMI, a permis de se rendre compte que les administrations publiques ont des dépôts très importants dans les banques commerciales. Aujourd’hui, il est question que ces dépôts retournent effectivement dans le giron du CUT. Dans le cadre du programme économique et financier conclu avec le FMI, le recensement et l’analyser les différents comptes et ressources éligibles au CUT a permis d’évaluer les dépôts de l’Etat et des entités publiques dans le secteur bancaire. En 2017 et 2019, l’ensemble des dépôts de l’administration centrale auprès du système bancaire est évalué à 938,06 milliards de FCFA au 31 décembre 2019, contre 914,497 milliards à fin 2018 et 1110,524 milliards à fin 2017. Lorsqu’on y ajoute les ressources des CTD, ces dépôts passent 958,867 en 2019 contre 935,498 milliards en 2018 et 1129,7 milliards en 2017.

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Pendant ce temps, le gouvernement affiche des restes à payer de 543,5 milliards de FCFA à fin 2019 contre 415,03 milliards en 2018. L’on rappelle au Minfi que la fermeture annoncée des comptes d’organismes publics dans les livres des banques ne vise surtout pas à fragiliser ce secteur. Bien au contraire, insiste-t-on, l’expérience de la crise financière de 2009 a justifié la réinvention de l’Etat pour garantir la pérennité même des établissements bancaires à travers le Trésor public. A cette occasion, les atouts du Trésor public en tant que banquier de l’Etat ont été démontrés dans la sécurisation des fonds y compris ceux de ses correspondants, dont seul le Trésor Public peut assurer la pérennité par la loi adossé à l’Etat.

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