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Gestion publique : pourquoi le Consupe audite l’Hôtel Sawa

L'organisme de contrôle des entreprises publiques et parapubliques a engagé une opération d'audit de la gestion de Pierre Moifo, directeur général de l'hôtel Sawa depuis 11 ans. Parmi les dossiers brûlants sur la table du Consupe, figure celui du chantier de construction d'un restaurant haut standing et futuriste. Chantier abandonné depuis 2018 par l'entreprise Asquini.

Les fins limiers du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) passent au peigne fin de centaines de documents transmis par les responsables de l’hôtel Sawa à la demande de la mission de contrôle et de vérification de la gestion relative aux la gestion de cet hôtel, relevant de la Division des inspections et de contrôle des entreprises du secteur public et parapublic du Consupe. D’après un document parvenu à la rédaction d’Ecomatin, la mission de contrôle du Consupe s’intéresse à la gestion de Pierre Moifo, le Directeur général de l’hôtel Sawa, «pour la période allant du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2019», indique l’instrument. Ce, Sur très haute instruction du Président de la République, et sous dépêche de la Ministre déléguée à la Présidence de la République chargée du Contrôle supérieur de l’Etat.

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L’audit en cours intervient après une requête adressée le 17 mai 2021 par le Chef de la mission Consupe au Directeur général de l’hôtel Sawa, dont l’objet portait sur une «demande de documents». «Afin de permettre à ladite mission de mener à bien ses travaux, vous voudrez vous voudrez bien lui faire tenir une copie des documents (…) en version physique et électronique le cas échéant», mentionne la requête du Consupe. Pierre Miafo disposait d’un délai de 72 heures suivant réception de la correspondance pour s’exécuter. «Lesdits documents dûment authentifiés, devront être classés, regroupés année par année et déposés au Secrétariat général des services du Contrôle supérieur de l’Etat», précisait de nouveau le chef de mission.

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Que reproche-t-on à la gestion de Pierre Moifo de 2010 à 2019? D’après des informations précises reçues, le Consupe enquête en réalité sur de supposés marchés de gré à gré passés durant cette période. Ainsi que sur des soupçons de surfacturation d’un marché abandonné (construction d’un restaurant et des salles futuristes de réunion). Les dirigeants de l’hôtel Sawa reconnaissent en effet l’existence d’un marché abandonné, approuvé par le conseil d’administration de l’établissement hôtelier dans le cadre des travaux d’optimisation du standing de cet établissement hôtelier public. Ledit marché portait sur la construction d’un restaurant haut standing en prélude à l’organisation de la coupe d’Afrique des nations 2019 par le Cameroun. Après un appel à manifestation d’intérêt et un appel d’offres lancés par l’hôtel Sawa, ce sera finalement l’entreprise Asquini qui sera retenue, en 2018, pour construire cet édifice futuriste. Coût des travaux, 3,5 milliards de FCFA (4,2 milliards de FCFA TTC) à exécuter en 6 mois.

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D’après les responsables de l’hôtel, l’entreprise Asquini a scrupuleusement respecté la procédure d’acquisition de ce marché. Sauf que, après avoir versé les le cautionnement des travaux requis, et reçu le versement de l’avance de démarrage des travaux estimée à 20% du montant total du marché, Asquini n’a pu mener à bien le chantier. «Il s’est avéré que notre prestataire était lourdement endetté et incapable de réaliser le chantier. Pourtant, vue sa réputation et le cautionnement honoré, nous avions l’assurance de ses capacités », informe une voix autorisée de l’hôtel Sawa. Conséquence immédiate, le marché sera purement et simplement résilié et l’entreprise déclarée défaillante. Sur le site de construction du restaurant futuriste dessiné par les cabinets d’architectures C28 et Tayou, le chantier abandonné présente les prémisses de terrassement, de soutènement et de pose de pilons géants. Nous apprendrons par ailleurs que des administrations partenaires au projet «n’ont pas respecté leurs engagements vis-à-vis de l’hôtel Sawa et qu’aucun décompte n’aura été versé au prestataire». Rien n’aura filtré sur les supposées surfacturations et des marchés de gré à gré. Les responsables de l’hôtel affirment toutefois «n’avoir rien à cacher ». L’hôtel Sawa de Douala est un établissement hôtelier 4 étoiles qui dispose de 288 chambres réparties sur 8 étages, dont 15 suites. Pierre Moifo boucle sa 11ème année comme directeur général.

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