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Gouvernement de la Beac : ce qui va changer avec le départ d’Abbas Mahamat Tolli

En plus du retour de la RCA dans le gouvernement de la banque centrale, après près d’un an d’absence, seuls deux postes sont à pourvoir : ceux de gouverneur et de directeur général des études, finances et relations internationales.

Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), achève son mandat à la tête de la banque centrale des pays de la Cemac au cours du mois de février 2024. Son départ devrait entraîner des changements dans le gouvernement actuel de cette banque centrale, conformément au principe de rotation par pays et par ordre alphabétique, au poste de gouverneur de la Beac. De façon plus précise, deux changements majeurs interviendront dans la configuration du gouvernement actuel de la Beac. En effet, sont à pourvoir les postes de gouverneur et de directeur général (DG) des études, finances et relations internationales.

A ces deux postes, les candidats pressentis sont pour la plupart des cadres de la maison. Pour le poste de gouverneur, qui revient à la République centrafricaine (RCA) selon le principe de rotation à ce poste, trois noms sont régulièrement cités. Il s’agit de Yvon Sana Bangui, actuellement directeur central des systèmes informatiques à la Beac ; Maurice Christian Ouanzin, l’actuel secrétaire général de la Commission bancaire de l’Afrique Centrale (Cobac) ; et Marius Feimonazui, ancien directeur général du contrôle général de la Beac. La désignation de l’un de ces candidats (ou de toute autre personne) par le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, puis l’adoubement de l’heureux élu par les autres chefs d’Etats de la Cemac, marquera le retour de la RCA dans le gouvernement de la Beac, après près d’un an d’absence.

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Selon le même principe de rotation, auquel il faut ajouter celui de la représentativité de tous les Etats-membres de la Cemac au sein du gouvernement de la Beac, le poste de DG des études, finances et relations internationales revient au Tchad, qui perd le gouvernorat suite au départ d’Abbas Mahamat Tolli. Pour ce poste, deux noms sont cités. Il s’agit de Mahamat Djibrine Souleymane, l’actuel directeur central chargé des opérations financières internationales. Titulaire de trois masters et de deux MBA en économie, Mahamat Djibrine est un cadre maison.  En service depuis 8 ans au siège de la banque centrale, à Yaoundé, il a successivement occupé les postes de directeur central du système d’information, directeur des systèmes et moyens de paiements, avant d’atterrir à la direction des opérations financières internationales en 2017. Mahamat Djibrine a également travaillé à la présidence de la République du Tchad entre 2011 et 2014, aux postes de coordonnateur de la cellule économique, de secrétaire général adjoint, puis de conseiller économique du chef de l’Etat tchadien de l’époque, feu le Maréchal Idriss Deby Itno.

Un poste vacant pendant 11 mois

Pour le poste de DG des études, finances et relations internationales, révèlent certaines sources aussi bien à la Beac qu’au palais Toumaï à Ndjamena, Mahamat Djibrine est challengé par Mahamat Abdelkader Youssouf. Ce dernier est actuellement en service à la fonction publique tchadienne, où il occupe, depuis plusieurs années maintenant, le poste de directeur adjoint de l’urbanisme et de l’habitat au ministère de l’Aménagement du territoire. En parallèle, il a été le conseiller financier du président de la transition jusqu’en août 2023.

En dehors des deux postes cités plus haut, les quatre autres avaient déjà été pourvus au cours du sommet des chefs d’Etats de la Cemac, organisé en mars 2023 à Yaoundé, au Cameroun. En effet, au sortir de ce sommet, et sur proposition des différents Etats, le Congolais Michel Dzombala avait été nommé au poste de vice-gouverneur de la Beac ; l’Equato-guinéen Miguel Engongang Obiang au poste de secrétaire général ; tandis que les postes de directeur général de l’exploitation et de directeur général du contrôle général avaient été respectivement attribués au Gabonais Jean-Clary Etoumou et au Camerounais Eugène Blaise Nsom.

En attendant les nominations à intervenir au cours des prochaines semaines, la particularité du gouvernement actuel de la Beac aura été d’avoir gardé un poste vacant pendant 11 mois. Il s’agit du poste de DG des études, finances et relations internationales, resté libre en raison de ce qu’un pays ne peut avoir deux représentants au sein du gouvernement de la banque centrale. En effet, avant la nouvelle répartition des postes intervenue en mars 2023, ledit poste était occupé par l’Equato-guinéen Ivan Bacale Ebe Molina, qui devait alors être remplacé par un représentant du Tchad, suivant le principe de rotation par ordre alphabétique. Mais, le mandat du gouverneur, lui-même de nationalité tchadienne, n’ayant pas encore expiré, le sommet des chefs d’Etats ne pouvait pas procéder à la nomination d’un autre dirigeant tchadien au sein du gouvernement de la banque centrale. Pour les mêmes raisons, il était impossible d’avoir un représentant de la RCA dans ce gouvernement, puisqu’àprès le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, le poste de gouverneur devait revenir à un ressortissant centrafricain.

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Procédure de désignation

Selon les usages à la Beac, le pays auquel revient un poste au sein du gouvernement doit théoriquement proposer trois candidats. Les dossiers des candidats sont ensuite examinés par le conseil d’administration de la banque centrale, puis par le comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac), avant d’être transférés à la conférence des chefs d’Etats de la Cemac pour désignation du titulaire au poste. « Les membres du gouvernement de la Beac (gouverneur, vice-gouverneur, secrétaire général et directeurs généraux, ndlr) sont nommés par la conférence des chefs d’Etats de la Cemac, sur proposition du comité ministériel de I’Umac, après avis conforme du conseil d’administration statuant à l’unanimité. Ceux-ci sont choisis en raison de leurs compétences dans les domaines économique, juridique, monétaire ou financier, sur la base d’une liste de trois candidats présentés par l’Etat attributaire, suivant le principe de rotation par ordre alphabétique des Etats membres », indiquent les articles 50 et 51 alinéa 1 des statuts révisés de la Beac.

Sur la base de ces dispositions réglementaires, le Tchad, pays auquel revient le poste de DG des études, finances et relations internationales, devrait proposer un troisième candidat, en plus des deux cités plus haut, afin de ne pas répéter la situation irrégulière du Cameroun et de la Guinée Equatoriale de 2023. En effet, apprend-on de sources proches du dossier, ces deux pays n’avaient pas respecté la procédure de désignation de leurs candidats lors de la dernière répartition des postes de mars 2023. A cette occasion, les chefs des deux Etats avaient présenté des candidats uniques directement à leurs pairs, contournant ainsi l’étape de l’examen des dossiers par le conseil d’administration et le comité ministériel.

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