Grand dialogue national

Grand dialogue national : les exigences des chefs traditionnels du Fako

Outre la restructuration de la CDC et de Pamol Plantations Plc, les gardiens de la tradition demandent, dans le cadre des consultations préalables au « Grand dialogue national », la concrétisation de la construction du Port en eau profonde de Limbe dont le financement des travaux s’élève à 426 milliards Fcfa et dont les études de faisabilité sont disponibles depuis 2009.

Les études de faisabilité en vue de la construction du Port en eau profonde de Limbe, sur la façade atlantique-ouest à Ngeme, dans la région du Sud-Ouest, réalisées par le cabinet Limbe Port Développent Corporation (LPDC), sont disponibles depuis 2009. Le gouvernement devait mobiliser 426 milliards Fcfa pour sa réalisation, soit moins de ce qu’a coûté la première phase de construction d’une infrastructure de même taille à Kribi dans la région du Sud (488 milliards Fcfa), laquelle est entrée en activité depuis mars 2018. En 2016, l’ex-ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), avait instruit l’Autorité portuaire nationale (Apn), d’actualiser l’étude de LPDC, pour un coût de 2,6 Fcfa. A ce jour, les financements ne sont pas disponibles et l’aggiornamento n’a toujours pas été fait.

Profitant du prétexte de la convocation par le président de la République, Paul Biya, d’un « Grand dialogue national » autour de la crise anglophone, entre autres questions, les chefs traditionnels du Fako, département qui abrite les villes de Buea et Limbe, ont exprimé la semaine dernière au Premier ministre, dans le cadre des consultations préalables aux pourparlers de paix qui s’ouvrent le 30 septembre prochain, un certain nombre de désidérata qui, s’ils sont satisfaits, pourraient œuvrer durablement au retour de la paix dans la région. Dans un document transmis à Joseph Dion Ngute qui est un des leurs – il est non seulement originaire de la région, mais aussi chef traditionnel -, ils parlent notamment de la nécessité de concrétiser le projet de port en eau profonde de Limbe grâce auquel des milliers d’emplois vont être créés. Ils demandent également la restructuration de la Cameroon Development Corporation (CDC), la plus grande entreprises agro-industrielle du pays et le plus gros employeur après l’Etat, qui a subi plusieurs attaques menées sur ces installations par des groupes armées séparatistes.

Depuis trois ans, elle est plongée dans une crise sans précédent et a besoin de 30 milliards Fcfa pour relancer ses activités sur 1000 hectares (elle en exploitait 3000 avant le déclenchement de la crise). Autre géant de l’agro-industrie qui suffoque du fait de la situation sécuritaire de la région, c’est Pamol Plantations Plc qui, en mai 2019, a déclaré des pertes sèches de l’ordre de 40 milliards Fcfa.

 

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