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Grand Dialogue National : les voies proposées pour la relance de l’économie

Accélération de la mise en œuvre de la décentralisation, octroi d’un statut spécial aux régions anglophones, financement et développement de l’agriculture, création de pôles technologiques…sont autant de recommandations faites lors des assises de Yaoundé.

Le Grand Dialogue National (GDN), convoqué par le président de la République Paul Biya, est arrivé à son terme le 4 octobre 2019. Présidés par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute durant une semaine, les travaux ont vu la participation de 500 délégués, répartis dans huit commissions, lesquelles ont travaillé d’arrache-pied pour faire au gouvernement des recommandations en vue d’une fin à la crise sécuritaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest et d’un retour au développement.

Le principal chantier consiste à reconstruire les deux régions concernées par le conflit. Le GDN recommande ainsi à l’Etat camerounais d’achever les projets d’investissements publics avant la crise dans les régions touchées. En début septembre, le ministère de l’Economie indiquait qu’au premier semestre 2019, le budget d’investissement public (BIP) dans ces régions était de 4% pour le Sud-ouest et 8% dans le Nord-ouest, alors qu’en glissement annuel, ces taux étaient respectivement de 45,6% et 51,2%.

Outre la relance des investissements, l’on préconise en priorité le développement du secteur agropastoral. Le potentiel des deux régions est en effet important. Le Sud-ouest, par exemple, a observé une baisse des exportations de l’ordre de 20% entre 2015 et 2017. Une commission devrait être créée pour évaluer les biens détruits dans les localités des régions, de même que devrait être mise en place une sorte de Plan Marshall différent cependant du Plan national de développement national.

Développement local

S’agissant du développement local, le Grand Dialogue National a clairement tranché pour l’accélération de l’implémentation de la décentralisation au Cameroun. Il a été recommandé l’octroi d’un statut spécial aux régions du Nord-ouest et du Sud-ouest conformément à l’article 62, alinéa 2 de la Constitution camerounaise. Selon les délégués, cela confère des pouvoirs spéciaux aux deux régions en termes de gouvernance locale. De même, Il est demandé la mise en place effective des régions prévue dans la Constitution de 1996 et l’octroi d’un décaissement spécial aux conseils locaux afin de favoriser la décentralisation.

Par ailleurs, les délégués au GDN recommandent d’affecter entre 10% et 15% du budget national aux collectivités territoriales décentralisées (CTD) afin d’assurer des investissements locaux probants. On entrevoit également la révision complète de la loi sur la décentralisation, la création d’un service public local, la consultation des maires avant la nomination des trésors du conseil et des secrétaires généraux, etc.

Selon les participants, toutes ces mesures, si elles sont appliquées, devraient permettre d’impulser le développement des régions anglophones. Ce qui aurait indubitablement un impact sur le relèvement de l’économie camerounaise : avant le déclenchement de la situation, le Sud-ouest et le Nord-ouest représentaient 16,5% de l’ensemble de la richesse créée en territoire camerounais. D’où l’insistance des délégués aux assises du Palais des Congrès de Yaoundé sur la nécessité de créer des instances de suivi de ces recommandations.

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