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Grève : les avocats suspendent le port de la robe

Depuis ce lundi 16 septembre 2019, pas de plaidoirie dans les tribunaux. Tous les dossiers sont traités dans les cabinets

Les avocats au barreau du Cameroun observent depuis ce lundi 16 septembre 2019 une cessation d’activité dans les Tribunaux. Elle se poursuivra jusqu’au 20 septembre prochain si leurs revendications ne sont pas prises en compte. C’est du moins ce que confirme par voie téléphonique un avocat sous anonymat. D’après ses informations, aucun avocat n’est autorisé à plaider devant une juridiction. Mais peuvent travailler dans leurs cabinets respectifs.

Me Charles Tchakoute Patie Bâtonnier de l’ordre des avocats du Cameroun précise dans un communiqué que « la résolution du 31 août 2019 conserves ses pleins et entiers effets ». Car « la session extraordinaire du Conseil de l’Ordre convoquée pour ce jour de dimanche 15 septembre 2019 n’a pas pu, faute de quorum, donner lieu à une délibération en respect de l’article 11 alinéa de notre règlement intérieur ».  Selon notre source, « la session devait se constituer de 15 membres, mais les 2/3 étaient absents », d’où le maintien de la mesure.

Néanmoins, le groupe de travail Barreau, Minjustice, police judiciaire a été installé vendredi 13 septembre 2019. L’objectif étant de construire un barreau fort et républicain pour une justice plus forte. « Un barreau débarrassé du péché originel de son enfantement des premiers pères fondateurs qui l’on conduit sous les pentes hasardeuses de l’opposition politique congénitale » dira Jean de Dieu Momo, ministre délégué auprès du Minjustice.

En attendant les premières résolutions de ce groupe tripartite, du 16 au 20 septembre 2019, ces avocats continueront dénoncer les entraves à l’exercice de leur profession et aussi, condamner les atteintes physiques contre eux. La grève consistera à suspendre le « port de la robe et la non fréquentation des cours et tribunaux sur toute l’étendue du territoire »

Plusieurs manquements de l’appareil judiciaire du Cameroun sont évoqués dans ce communiqué à l’instar des auditions des débats dans les langues autres que celles des personnes poursuivies, la comparution nue des détenus en audiences publiques, le maintien abusif en détention de certaines personnes malgré les décisions de mise en liberté etc. Il y a également la récurrence des violences physiques sur les avocats par les éléments de la police et de l’armée, le refus de leur faire accéder dans les lieux de détention de leurs clients. A l’expiration de cette période, d’autres mesures pourraient être prises s’il y a lieu, avertissent-ils dans leur communiqué signé par le bâtonnier Charles Tchakoute Patie et 12 avocats membres du conseil de l’ordre.

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