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Habitat : comment la SIC compte relever le nombre de logements sociaux à partir de 2024

Alors le Cameroun continue d’accuser un déficit criard d’environ 2,5 millions en logements sociaux 71 ans après la création de la Société immobilière du Cameroun(SIC), cette dernière annonce des vastes chantiers dès 2024 ; lesquels viendraient progressivement combler le gap.

La Société immobilière du Cameroun(SIC) créée depuis 1952 n’a toujours pas réussi à satisfaire la demande nationale en logements sociaux. La preuve, en 71 ans d’existence, on estime à un peu plus de 11 000 logements sociaux construits contre un déficit de 2,5 millions de logements en milieu urbain.

C’est pour espérer sortir la tête de l’eau que la société à capitaux publics dévoile sa stratégie qui devrait s’implémenter à partir de 2024 avec un cap sur Douala qui représente 14,2% de la population nationale estimée à plus de 28 millions en 2023. « Pendant 20 ans, la SIC n’a pas investi à Douala. Nous avons pour ambition de dupliquer à Douala ce que nous faisons à Yaoundé avec 150 logements en construction », confie à nos confrères de Cameroon Business Today, Ahmadou Sardaouna, le Directeur général de la SIC.

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Dans le détail, « la ville de Douala a des problèmes d’étanchéité et d’eau. Le sol est marin et c’est la raison pour laquelle, il faut procéder à des tests avant de lancer de vastes chantiers en 2024, en raison de 10 immeubles par cité. Cela permettra à la SIC de relever la tête après 40 ans », poursuit-il. A en croire la même source, le coût des travaux préliminaires est fixé à 70 millions de Fcfa tandis que d’autres travaux annoncées coûteront environ 500 millions de Fcfa. Pour l’heure, on n’a pas une idée claire du budget prévisionnel de ces travaux à effectuer dans la capitale économique.

Pour ce qui est du volet réhabilitation lancé en 2021 à travers les 13 immeubles des quartiers Camp-Sic Messa et de Cité-Verte, la SIC envisage accélérer le processus l’an prochain. « Les travaux de Kotto ne sont qu’un début. Dans le triennat 2024-2026, nous allons réhabiliter à raison de 10 immeubles par an, pour que la SIC respecte les engagements environnementaux réglementaires et les normes de la promotion immobilière », rassure Ahmadou Sardaouna.

Projet Pizzarotti, titre foncier…

En attendant que les projets annoncés prennent corps à Douala et dans d’autres grandes métropoles, il convient tout de même de souligner que le projet de construction de 10 000 logements sociaux à Yaoundé et ses environs, piétine. La maitrise d’ouvrage avait pourtant été confiée au bras séculier de l’État dans la promotion de l’habitat en 2021, pour un projet dont la phase pilote prévoit la construction de 224 premiers logements sociaux sur le site d’Ekoko II (Mefou et Afamba-Centre) et la construction de la base industrielle du projet à Nkolmeyos dans le même département.

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Du moins, à en croire le Minhdu Célestine Ketcha Courtes au terme d’une visite sur le terrain en juin dernier, « des 1000 logements à construire sur le site d’Ekoko II : la situation indique pour 47 milliards consommées à date (au 19 juin 2023, Ndlr) la mise en œuvre de 14 fondations en approche construction traditionnelle ; Elévation appartements : 32/224(14, 28%) ; une (01) toiture en cours /14(7, 14%) », s’offusquait Ketcha Courtes. Or, « la construction de la base industrielle nous aurait permis de dupliquer les logements et de réduire le déficit de logements que nous observons», déplorait encore le 20 juillet 2023, le Minhdu au poste national de la Crtv.

D’autre part, un certain nombre de facteurs pourraient justifier la piètre performance dont fait preuve la SIC. D’abord, elle plaide pour qu’elle rentre en possession de ses terrains. « La SIC ne peut pas avoir des équipements sur le terrain de sur les terrains qui appartiennent à l’Etat. Ces équipements qui sont construits manquent d’un élément essentiel : le titre foncier. C’est pour cela qu’on enregistre des intrusions dans nos complexes », réitère le DG dans les colonnes de CBT.

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Difficultés auxquelles viennent s’ajouter d’autres. D’après la Commission technique de Réhabilitation des entreprises publiques (CTR) 2021, « les activités de la SIC demeurent fortement impactées par les mesures d’homologation et de bonification des prix des loyers décidés par le gouvernement, ce qui ne permet pas à l’entreprise d’engendrer des ressources nécessaires pour assurer l’entretien de son parc immobilier actuel et de garantir le financement de nouveaux projets ». En plus, apprend-t-on, la SIC supporte plus de 500 millions de Fcfa de TVA/an pour les clients, « ce qui constitue une charge supplémentaire qui obère son exploitation », lit-on. Des situations qui n’ont cependant pas empêché à l’entreprise d’enregistrer un résultat net de 199 millions de Fcfa en 2021 contre 127, 9 millions de Fcfa en 2020 pour une hausse de 55,5%.

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