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Cameroun : Harouna Bako face au défi de la reconstruction de la Sonara

Le nouveau DG devra accélérer le processus de reconstruction de cette société pétrolière dont une partie des installations a été détruite à la suite d’un incendie en mai 2019.

La Société nationale de raffinage (Sonara) à un nouveau Directeur général. Il s’agit de Harouna Bako. Il remplace à ce poste Jean Paul Njonou en poste depuis 2019. Sa nomination a été entérinée ce 9 février 2024 lors d’un Conseil d’administration de l’entreprise publique présidé par le ministre de l’Eau et l’Energie, Gaston Eloundou Essomba (Minee). Avant ce poste, le nouveau promu était Directeur Général de Cameroon Oil Transportation Company (Cotco).

Après un bref séjour à Cotco, Harouna Bako prend les rênes de la Sonara, en pleine restructuration. «Cette nomination intervient dans un contexte où, le président de la République, son Excellence Paul Biya a instruit le Gouvernement de tout mettre en œuvre pour accélérer le processus de reconstruction de cette importante société qui est le gage de notre indépendance énergétique en matière d’approvisionnement en produits pétroliers », précise Minee. les dossier urgents 

L’un des dossiers urgent du nouveau commandant de la Sonara sera donc de poursuivre, voire achever le processus de reconstruction de cette entité publique.

En effet, cette entité étatique  peine à se remettre de l’incendie survenu le 31 mai 2019  qui a occasionné des dégâts importants causés aux installations de la société, notamment la perte de quatre unités sur les sept en amont de la chaîne de production, et particulièrement l’unité principale de distillation. Cet incendie a impacté considérablement la gestion de l’entreprise, notamment au niveau de ses capacités à assurer sa solvabilité et sa liquidité vis-à-vis de ses partenaires d’affaires et de l’Etat. 

Depuis cet épisode, le gouvernement a mis sur pied un plan de réhabilitation/reconstruction pour satisfaire les termes de l’Accord conclu avec le FMI en 2021.  Le plan englobe : redéfinir un cadre juridique, institutionnel et les modalités de financement du partenariat public/privé à mettre en place dans le cadre de la modernisation de la Société nationale de raffinage ; mobiliser 250 milliards de Fcfa pour rattraper le gap des pertes subies par la raffinerie de 45% à 7%.

Sur le volet de la réhabilitation, il s’agira en plus de la reconstruction des unités détruites ; la modernisation et l’installation d’un hydrocraquer qui permettra de mieux raffiner les bruts lourds du Cameroun et de la sous-région, et la réduction des pertes induites par l’utilisation de l’ancienne infrastructure. L’objectif étant de traiter le pétrole brut camerounais à moindre coût, afin de réduire considérablement les subventions de l’Etat envers ladite entreprise. De plus, avec les investissements à consentir, l’Etat du Cameroun réduirait sa dépendance au pétrole brut importé qui est par la suite traité localement.

Ligne spéciale en appui

Après l’incendie, le président de la République a instruit de modifier la structure des prix des produits pétroliers. Une nouvelle ligne de 47,88 FCFA/litre, a été introduite en vue de mobiliser les ressources nécessaires à la réhabilitation cette entreprise stratégique. Lors de son passage au parlement en novembre dernier, Gaston Elondou Essomba faisait savoir que près de 300 milliards de Fcfa ont été prélevés à cet effet. « En ce qui concerne la ligne 47,88 Fcfa/litre pour le soutien à la raffinerie, depuis la mise en place du nouveau mécanisme en mars 2020, un montant de 270 milliards Fcfa a déjà été reversé au 30 septembre 2023 dans les comptes de la Beac », a déclaré le Minee à l’Assemblée nationale.

Calculette en main, l’Etat a pu amasser en moyenne 90 milliards par an et 6,5 à 7,5 milliards de Fcfa par mois à travers ledit procédé. Faut-il le souligner, au terme des 10 ans, l’argent collecté moyennant ce fonds spécial devrait atteindre 780 milliards de Fcfa. A l’observation, trois années après la mise sur pied du mécanisme pour la réhabilitation de la Sonara, la somme déjà recouvrée par l’Etat représente 34% du montant visé contre un gap de 66% à atteindre sur les 07 années restantes.

Le projet de réhabilitation/reconstruction de la raffinerie ayant pris du plomb dans l’aile depuis mai 2022. Le nouveau DG devra donc s’activer à recruter un partenaire technique en vue de la reconstruction de la Sonara, selon les prescriptions de Gaston Eloudou Essomba.

Ce d’autant plus que, depuis en décembre dernier la Sonara s’est vue écartée de sa principale activé d’importation de produits pétroliers. En effet, Paul Biya a instruit le 14 décembre dernier, au Minee via le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, de procéder à la libéralisation des importations des produits pétroliers. A cet effet, il doit réhabiliter en urgence la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph) dans la fonction de pilotage du processus d’attribution des quotas aux importateurs majeurs du secteur, présentant les profils techniques et financiers leur permettant de procéder immédiatement aux importations. Agé de 61, le Harouna Bako devra compter sur sa riche expérience pour assurer ses nouvelles fonctions.

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