Hévéa : Sudcam tente de redorer son image en obtenant une nouvelle certification environnementale
Il s’agit de la certification ISO 14001 qui prouve que le système de management environnemental est maîtrisé.

« Félicitations à l’équipe de notre usine de Sudcam au Cameroun pour avoir obtenu la dernière certification ISO 14001 ». C’est le message diffusé depuis le 22 juin par la maison-mère Corrie MacColl. La firme britannique explique que, cette certification offre un cadre complet pour un système de gestion environnementale efficace, garantissant aux employés de Corrie MacColl et aux parties prenantes externes que l’impact sur l’environnement est contrôlé et minimisé en permanence.
La nouvelle certification ISO 14001 révisée, apprend-on, améliore celle de 2015 grâce à une meilleure intégration avec d’autres systèmes de gestion. Ainsi, pendant 17 mois, l’usine de Sud Cameroun Hévéa (Sudcam) et les équipes de certification ont collaboré à l’élaboration d’une stratégie globale visant à satisfaire aux exigences de la certification ISO 14001. Dans cette veine, les préparatifs des équipes ont débouché sur une série d’audits de simulation visant à identifier les domaines à améliorer et à intégrer dans les mesures correctives nécessaires.
« La certification ISO 14001 souligne l’engagement de Corrie MacColl en matière de gestion de l’environnement et de pratiques durables. Dans le cadre de la transition, une culture plus forte de l’évaluation et de l’amélioration a été intégrée dans nos opérations, ce qui offre de plus grandes possibilités d’atténuation des risques et d’amélioration opérationnelle », explique Corrie MacColl.
L’entreprise d’hévéa Sudcam, basée dans le Sud du pays, obtient cette certification dans un contexte où elle a traversé des moments de controverses. Elle a été jusqu’ici très critiquée pour sa gestion environnementale. En effet, en 2020, Greenpeace Afrique, ONG internationale militant pour la protection de l’environnement, a demandé l’annulation « immédiate » du prêt de 25 millions $ (environ 14,5 milliards de FCFA) accordé par la Deutsche Bank au géant de caoutchouc Halcyon Agri [ancien actionnaire majoritaire de Sudcam], basé à Singapour, pour soutenir les investissements dans ses plantations au Cameroun et en Malaisie.
À en croire l’ONG, l’une des unités camerounaises d’Halcyon, Sudcam, a déplacé des communautés du peuple autochtone Baka et détruit 10 000 hectares de forêt tropicale vierge en bordure de la réserve de faune du Dja, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Bien plus, ajoute Greenpeace, « la société viole les normes de transparence les plus élémentaires et refuse de révéler l’identité de l’actionnaire minoritaire de Sudcam ».
En 2018, l’ONG a poussé le Fonds de pension national norvégien à désinvestir d’Halcyon Agri en raison du « risque inacceptable que l’entreprise soit responsable de graves dommages environnementaux suite à la conversion de la forêt tropicale en plantations de caoutchouc au Cameroun ». Le conseil d’éthique du Fonds avait trouvé « stupéfiant » que l’étude d’impact environnemental de Sudcam ne mentionne pas que deux espèces de la zone à déboiser sont menacées et « en danger critique d’extinction ».