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Import-substitution : une plateforme des promoteurs des farines locales en gestation

Le gouvernement, en réunissant des producteurs, transformateurs, syndicats de boulangers et autres acteurs du secteur, envisage de réaliser un investissement à grande échelle dans un vaste programme d'accroissement de la production agricole question de satisfaire les besoins alimentaires des populations ainsi que ceux des agro-industries dans une optique de transformation d’envergure.

Entre février 2021 à Mbankomo, et juin 2022 à Garoua, le gouvernement au travers d’un groupe de travail mis en place par le ministère de l’Economie, a rencontré les promoteurs de farines locales des régions du Centre, du Sud, de l’Est, du Littoral, du Sud-Ouest, des régions septentrionales ou encore de l’Ouest et du Nord- Ouest. Face à la rareté des farines provenant de Russie et d’Ukraine, faisant passer le prix de la tonne sur le marché mondial de 200 mille FCFA à fin 2021 à 280 mille FCFA en mars 2022, le gouvernement veut « renforcer la production et la transformation agricoles des spéculations jugées sensibles dans la mise en œuvre de la politique d’import/substitution et de préférence nationale. Il s’agit entre autres du riz, du mais, du soja, du mil, du sorgho, du manioc.

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L’idée selon le ministère de l’Economie qui a réuni les acteurs des régions du septentrion en fin de semaine dernière à Garoua, vise à poursuivre les investissements dans un vaste programme d’accroissement de la production agricole en vue de satisfaire non seulement les besoins alimentaires des populations, mais également des agro-industries dans une optique de transformation à grande échelle. Tout ceci pour contrer la courbe des importations. «Celles-ci sont principalement tirées par les achats de riz et de froment de blé et méteil. Les dépenses d’importations de froment de blé et méteil se chiffrent à 180,260 milliards de FCFA pour une quantité importée de 953 476 tonnes en 2021 ; soit une hausse de 30 % en valeur et 12% en quantité par rapport à l’année précédente », fait observer le gouverneur de la région du Nord, Jean Abate Edi’i.

En effet, c’est depuis 2017 que l’idée de la mise en place d’une plateforme de promoteurs de farines locales fait son chemin. Ce groupe de travail interministériel élargi à la société civile, chargé de faire des propositions pour la création d’une plateforme des promoteurs de farines locales au Cameroun d’une part, et d’autre a pour mandat d’organiser et structurer le secteur autour d’une instance faitière pouvant regrouper toutes les parties prenantes. «Ce regroupement a pour but de faciliter leur encadrement et d’influer sur le marché, en vue de sortir notre pays de la dépendance des produits venus de l’extérieur. En effet, les données statistiques montrent que le déficit de la balance commerciale s’est renforcé en valeur, au cours des dix dernières années, passant de 590 milliards en 2010 à 1 292 milliards en 2019 », précise le représentant du ministre de l’Economie.

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Les producteurs, les transformateurs, les distributeurs, les consommateurs et les services du secteur ainsi que les responsables du ministère du Commerce, de l’Agriculture, de l’Industrie etc., ont donc adoptés les statuts de la plateforme en vue de la tenue d’une assemblée générale devant élire les responsables de l’instance. «Cette plateforme se veut un cadre de collaboration visant à garantir un meilleur encadrement des professionnels de la chaîne de promotion des farines locales et leur permettant de soutenir les efforts des pouvoirs publics dans l’implémentation de la politique visant à réduire la dépendance aux importations de blé et de farines de blé», souligne le gouverneur du Nord.

Accompagner les mécanismes de substitution aux importations par la prise d’initiatives visant la promotion de farines locales en vue de remédier à la dépendance aux farines importées, tel est donc le projet du gouvernement porté par des organisations paysannes. Car, reconnaît-on, «la production de la farine locale demeure artisanale et peine à donner les résultats concrets, à cause de l’absence de moyens adéquats pour une production à l’échelle industrielle et surtout d’une coordination des différents acteurs».

Simon Pierre Mbarga

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