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Indice de Perception de la corruption : le Cameroun régresse en 2022 (Rapport)

Bien qu’ayant gagné deux places sur le ranking mondial (142è), le Cameroun affiche un score de 26/100 en 2022 par rapport à 27/100 en 2021. Un indice qui maintient le pays en dessous de la moyenne.

Dans son rapport 2022 sur « l’Indice de perception de la corruption(IPC) » qui classe les pays selon leur niveau de perception de la corruption du secteur public, l’ONG Transparency International positionne le Cameroun 142è /180. Le pays gagne certes deux places  en termes de ranking mondial mais affiche un score (assimilable à une note, ndlr) de 26/100 comparé à 27/100 en 2021 d’où une régression de 1 point.  Cette contreperformance de la première puissance économique de la Cemac n’est pas surprenante au regard de la note de 32/100 qu’a affichée l’Afrique subsaharienne l’an dernier.

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Interrogé par les médias, le  président de l’antenne camerounaise de cette ONG, Me  Henri Njoh Manga Bell a attribué le recul du Cameroun aux nombreux scandales qui ont fait les choux gras de la presse en 2022. « L’exemplarité n’a pas été, de toute évidence, un élément dissuasif. L’exemplarité n’a pas empêché qu’entre-temps, nous ayons des affaires qui ont fait la Une des médias. Nous avons eu l’affaire Glencore, nous avons eu l’affaire Covidgate pour laquelle la Cour des Comptes a produit un rapport qui n’a jamais été rendu public jusqu’à ce jour. Nous avons eu tout récemment des affaires liées à l’organisation de la CAN, l’affaire des fameuses lignes budgétaires. Ce qui veut dire que le facteur exemplarité n’a pas permis d’endiguer cette pandémie(la corruption, Ndlr) », a-t-il expliqué à RFI. 

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Pour lutter efficacement contre cette gangrène sociale, l’avocat international estime qu’en plus de la Conac, l’Anif, le Contrôle supérieur de l’Etat etc. déjà opérationnels, il faudrait mettre en application l’article 66 de la loi fondamentale de l’Etat. «  Il faut donc essayer d’autres pistes qui relèvent de l’exécutif. C’est-à-dire lorsqu’on parle de l’exécution de l’article 66 de la constitution, c’est un acte de l’exécutif. Il suffit de signer ce décret, ce qui permettrait donc d’avoir la déclaration des biens et patrimoines de tous les agents publics et de pouvoir apprécier au moment de la sortie de leur fonction, quel a été le niveau de leur enrichissement », suggère-t-il.

En attendant le rapport 2022 de la Conac, celui de 2021 révélait que le Cameroun a perdu  43, 947 milliards de FCFA pour des faits de corruption. Ce montant a subi une hausse de 26,336 milliards de F en valeur absolue par rapport à l’année 2020, ou le même préjudice s’est établi à 17,611 milliards de FCFA, et 149,54%.  

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Dans la zone Cemac, bien qu’ayant perdu 2 places, le Gabon enregistre 29/100(136e) suivi du Cameroun. La RCA et le Congo sont restés constants avec respectivement 24 et 21/100 ainsi que la Guinée équatoriale ; 171/180 pour 17/100. Comme le Cameroun, le Tchad a également régressé de 1 point pour se situer au 167e me rang pour 19 points, apprend-t-on de l’IPC 2022.

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