Infrastructures, croissance, lutte contre la corruption…: Les grands chantiers de 2022
L’adresse présidentielle du 31 décembre dernier a fixé les défis majeurs de l’année qui commence. Entre la livraison des premières phases de certains projets structurants de première génération, le chef de l’Etat s’engage dans la réalisation d’ouvrages qui vont égaliser et équilibrer le développement infrastructurel du pays.
Les morts de la pandémie de Covid-19, la dérégulation et les déséquilibres nés de cette crise sanitaires ainsi que les distorsions économiques qu’elle a occasionnées doivent, selon le chef de l’Etat, amener le pays à être vaillant face aux différents variants. C’est pourquoi la stratégie nationale de développement 2020-2030 a occupé une place centrale dans son discours de fin d’année. A travers ce programme, le financement et la réalisation des projets structurants de première génération seront poursuivis à l’aune du boom infrastructurel qui caractérise les villes qui accueillent les rencontres de la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des nations.
Pour le chef de l’Etat la poursuite de la mise en œuvre de ce programme d’investissements (réhabilitation et construction de voiries urbaines, amélioration du plateau technique des hôpitaux, hôtels, routes et aéroports rénovés), dont l’objectif vise la réduction des disparités infrastructurelles qui existent entre les régions du pays dans différents domaines, sera assurée. Car, «il n’est pas acceptable que certaines régions aient le sentiment d’être laissées sur le bord du chemin, tandis que d’autres progressent». «C’est la raison pour laquelle, déroule le chef de l’Etat, j’ai pris la décision de créer des universités d’Etat dans les trois régions de notre pays, qui n’en sont pas encore pourvues. Il s’agit de l’Est, du Nord et du Sud. D’autres infrastructures suivront, notamment dans les secteurs aéroportuaire, industriel et routier, afin de faire de chaque région un véritable pôle de développement.»
C’est depuis 2011, à la faveur du Comice agropastoral d’Ebolowa, que l’idée de l’érection d’une université dans la capitale régionale du Sud a émergée. Aujourd’hui, en plus d’abriter certains démembrements des universités de Ngaoundéré et Dschang, Ebolowa, Garoua et Bertoua seront dotées d’infrastructures universitaires propres.
Mais pour y parvenir à ce boom infrastructurel tous azimuts, le président de la République annonce le renforcement de la gouvernance dans la gestion des finances publiques, en luttant contre la corruption et le détournement des deniers publics. «Par conséquent, tous ceux qui se rendent coupables de malversations financières ou d’enrichissement illicite, en assumeront les conséquences devant les juridictions compétentes», prévient Paul Biya. Un coup de semonce à l’endroit des prévaricateurs nommément identifiés dans la gestion des fonds Covid-19 et des chantiers de la CAN 2021 sans oublier les nombreux autres dossiers qui amèneront le rapace à déployer à nouveau ses serres sur les bandits à col blanc et les gestionnaires indélicats.
Ceci évitera un effet d’éviction sur les objectifs de croissance que le président de la République fixe à 4,2% en 2022. Cela passera par la poursuite du financement et de la réalisation des projets structurants de première génération, la mobilisation des recettes non pétrolières, le financement via le marché financier, la réalisation du programme économique et financier conclu avec le FMI, le bitumage de plus de 900 km de routes, ou encore la livraison des premières phases autoroutes sans oublier les chantiers de la résorption du déficit énergétique dans le réseau interconnecté Nord. Cela passera également par l’augmentation de la production locale et la réduction des importations, question de donner du relief à la politique d’import-substitution.