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Injures publiques et diffamation : un mandat d’arrêt contre le PDG du groupe Fadoul

Condamné par la justice centrafricaine à 3 ans de prison ferme assortie d'un mandat d'arrêt, l’homme d’affaires Fadoul Michel El Achkar Zouhair qui est recherché en Centrafrique ne semble pas inquiété au Cameroun, au grand damne des autorités judiciaires de Bangui. L’opérateur économique est également accusé d'alimenter la crise en République centrafricaine via son groupe industriel : le Groupe Fadoul. En novembre 2020, l’homme a été reconnu coupable de trafic de nationalités.

Où se cache finalement Fadoul Michel El Achkar Zouhair ? L’opérateur économique est pourtant sous le coup d’un mandat d’arrêt lancé par le Tribunal de grande instance de Bangui. Mandat délivré le 31 janvier 2019. Aux dernières nouvelles, Fadoul Michel El Achkar Zouhair est étonnement libre de tout mouvement entre le Cameroun, la République démocratique du Congo, le Togo, ou la Côte-d’Ivoire. Narguant la justice des pays dans lesquels il a été condamné du fait de ses activités. Pour le cas de la Centrafrique, l’homme d’affaires a en effet été condamné par le tribunal des céans à 3 ans de prison ferme, ainsi qu’au paiement de 500.000 FCFA d’amende. La sanction pénale prononcée le 31 janvier 2019 par Gabriel Kette, 2ème juge du Tribunal de grande instance de Bangui, est assortie d’un mandat d’arrêt. Il est reproché à Fadoul Michel El Achkar Zouhair, domicilié à Bangui, des faits d’ «injures publiques et diffamation», délits prévus et punis par les articles 133 et 134 du Code pénal centrafricain. L’affaire l’oppose à l’opérateur économique El Akhras Ali et le Ministère public centrafricain à travers une plainte déposée le 21 janvier 2019.

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Absent du procès, Fadoul Michel Zouhair El Achkar est accusé d’avoir organisé une conférence de presse dans sa chambre d’hôtel Ledger Plaza de Bangui, au cours de laquelle l’opérateur économique a fait d’étonnantes déclarations aux journalistes : «la conclusion de vos articles doit reposer sur la capacité de nuisance de Monsieur Akhras sur le bon fonctionnement du système judiciaire…Il y’a des frais à attribuer aux journalistes….Je suis prêt à aider financièrement les journalistes… Monsieur Akhras a pris l’habitude de spolier les gens avec la complicité de la justice». Joignant l’acte à la parole, Fadoul Michel El Achkar remettra une enveloppe de 500.000 FCFA aux hommes de médias. D’après le Tribunal de grande instance de Bangui, le prévenu a «monté les journalistes contre Akhras, les incitant ainsi à écrire des articles de nature à salir l’image de marque de celui-ci et de lui nuire….».

Le Tribunal de grande instance considère les accusations de Fadoul Michel Zouhair El Achkar portées sur El Akhras et la justice centrafricaine comme étant «sans preuves, des agissements blâmables de nature à porter atteinte à la considération tant de leur victime que du corps de la justice tout entier ». Michel Zouhair El Achkar n’est pas à ses premiers démêlés avec la justice internationale. Guy Simplice Kodégué, ex-Ministre de la République centrafricaine et ancien porte-parole du gouvernement centrafricain, a en effet traîné l’opérateur économique devant les tribunaux de Nantes. Accusant Fadoul Michel Zouhair d’alimenter la crise en République centrafricaine via son groupe industriel : le Groupe Fadoul. L’homme d’affaires entretiendrait ainsi des relations plus qu’étroites avec les rebelles centrafricains, auteurs de graves exactions. Un soutien de trop après quelques campagnes de déstabilisation de plusieurs régimes en Afrique de l’Ouest où il est basé, d’après Simplice Kodegue. Par ailleurs, en novembre 2020, l’opérateur économique a été reconnu coupable de trafic de nationalités, fort des 5 passeports dont il dispose curieusement: Bénin, le Togo, la Côte d’Ivoire, et Burkina Faso. Des pays d’Afrique de l’Ouest où il a amassé une immense fortune.

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Au Cameroun, Michel Zouhair Fadoul dispose d’un passé tout aussi mouvementé. Notamment sur l’affaire qui l’oppose à Omais Kassim concernant la société Transport Omais Kassim SARL. La brouille entre les deux hommes naît du non-respect des termes d’un accord de partenariat datant du 8 août 2001. Selon Me Charles Tchoungang, avocat de Michel Zouhair Fadoul El Achkar, ce dernier est actionnaire, à 50% de la société de transport Omaïs Kassim Selecta Sarl au capital de 10 millions Fcfa, dont le siège social est à Ngaoundéré, dans la région de l’Adamaoua (Cameroun) et dont le propriétaire initial est Kassim Omaïs. Mais, la partie Fadoul se dit surprise par le refus de la justice camerounaise de faire exécuter cette décision. Il invoque, pour le déplorer, la loi n°2007/001 du 19 avril 2007 fixant les conditions de l’exécution au Cameroun des décisions judiciaires et actes publics étrangers, ainsi que les sentences arbitrales étrangères. C’est dans le cadre de ce long combat judiciaire que la Cour d’Appel du Littoral a condamné Fadoul Michel Zouhair à 6 mois d’emprisonnement avec sursis pendant trois 3 ans pour «déclarations mensongères et dénonciation calomnieuse».

Fort d’un curieux rebondissement sur cette affaire, Fadoul Michel Zouhair continue de revendiquer la propriété de l’entreprise querellée, prétendument placée sous administration provisoire. A ces multiples accusations, un proche de Fadoul Michel El Achkar Zouhair clame «la sérénité » de l’opérateur économique. Particulièrement sur le dossier centrafricain, ce proche rassure également : «c’est une affaire soldée. Il y a eu des échauffourées au tribunal puis les juges nous ont convoqué et l’affaire classée. Je sais que Omaïs Kassim et El Akhras, le libanais de Bangui, sont en tandem contre Fadoul, mais la justice est plus forte que la corruption. Fadoul a gagné Omaïs au Cameroun après 15 ans de procédure, Fadoul gagnera aussi celui de Bangui…», a-t-il indiqué. Le Groupe Fadoul dispose de plusieurs entreprises dans une dizaine de pays africains dont le Cameroun (Sidem, Mitcam, Sacam, Cameroon World technologue etc….). Ses activités s’étendent dans des domaines diversifiés : transport, distribution automobile, l’audiovisuel, le Btp, le bois, l’import/export ou la construction.

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