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Introduction en bourse : 15 entreprises publiques attendues à la BVMAC

Opérationnelles dans les secteurs de l’électricité, l’eau, les télécommunications, l’agro-industrie, la finance, l’hôtellerie, puis les activités portuaire et aéroportuaire, elles font partie du portefeuille de cinq des six Etats de la Cemac.

Le processus de dynamisation des activités de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) va connaître un coup d’accélérateur dans les tout prochains mois, avec l’arrivée progressive à la cote de 15 entreprises publiques et parapubliques de la Cemac (voir liste en encadré). Il s’agit, selon le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), qui a révélé ce chiffre au cours d’une conférence de presse le 2 mars 2023 à Douala, du nombre d’entreprises publiques et parapubliques déjà sélectionnées par les Etats de la Cemac, aux fins de leur introduction en bourse, conformément à un engagement pris depuis 2019. Abbas Mahamat Tolli précise cependant que cette liste a été mise à disposition par seulement cinq des six pays de la Cemac. Les sources d’EcoMatin indiquent que le seul pays, qui jusqu’ici n’a pas encore pu établir, ni faire parvenir aux autorités communautaires la liste des entreprises de son portefeuille à introduire en bourse est le Tchad, qui traverse actuellement une période de transition politique. 

En effet, en vertu de l’Acte additionnel du 19 février 2018, les autorités de la Cemac conviennent de la fusion des deux marchés financiers existants autrefois dans cette communauté (DSX et Bvmac), pour ne laisser place qu’à la Bvmac, dont le siège sera déplacé de Libreville pour Douala, et à un seul régulateur, la Cosumaf (la CMF du Cameroun va disparaître), dont le siège sera maintenu à Libreville. Selon l’article 8 de cet Acte additionnel, les six pays de la Cemac avaient jusqu’au 19 février 2020, pour « procéder à la cession partielle ou totale en bourse de leurs participations dans le capital d’entreprises publiques, parapubliques, ou issues de partenariat public-privé, notamment dans le cadre de programme de privatisation ». Ces introductions en bourse ont pour objectif de dynamiser la Bvmac, toujours à la peine malgré la fusion. 

Cependant, malgré l’adoption par le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac), le 2 octobre 2019, du « règlement relatif à l’introduction en bourse des participations des États et de leurs démembrements, dans les entreprises exerçant dans la Cemac », de nombreux Etats ne se presseront pas de respecter leurs engagements. Conséquence de cette léthargie, la Bvmac n’a pas pu atteindre les objectifs contenus dans son plan d’action 2020, annoncé par Jean Claude Ngbwa, alors directeur général, au cours d’un atelier organisé en fin d’année 2019 à Libreville. « La Bvmac a un plan d’action pour l’année 2020. Ce plan préconise d’atteindre une capitalisation minimum de 1 200 milliards de FCFA sur le compartiment actions, avec l’hypothèse de six (nouvelles) sociétés cotées à raison d’une par pays », avait indiqué M. Ngbwa, qui, jusqu’à la fin du mois de juillet 2020, n’avait finalement enregistré que 120 milliards de FCfa de capitalisation sur le compartiment des actions de la Bvmac, selon les chiffres officiels. 

Finalement, jusqu’au début de l’année 2022, soit après 2 ans de retard sur la date butoir prescrite par l’article 8 de l’Acte additionnel du 19 février 2018, seuls trois pays de la Cemac, à savoir le Gabon (03 entreprises), le Congo (04 entreprises) et la Guinée équatoriale (03 entreprises), auront pu arrêter une liste de 10 entreprises publiques et parapubliques à introduire en bourse. Il a fallu attendre le 2è semestre 2022 pour voir le Cameroun (04 entreprises) et la RCA (03 entreprises) dresser leurs listes respectives, portant à 17 le nombre d’entreprises.  Seulement, deux de ces entités à savoir la banque équato-guinéenne Bange et SCG-Ré sont déjà listée à la Bvmac .Théoriquement, il reste aux 15 autres entreprises de la liste  d’enclencher le processus d’introduction en bourse. La finalisation de ce processus devrait redorer le blason de la Bvmac, qui, reconnaît la société de gestion du marché financier unifié de la Cemac dans son rapport d’activités 2021, « figure dans le peloton de queue », « sur la trentaine de bourses que compte le continent africain ». 

Liste des entreprises publiques et parapubliques à introduire à la Bvmac

Cameroun
Aéroports du Cameroun (ADC)
Cameroon Hotels Corporation (CHC)
Port autonome de Douala (PAD)
Société de développement du coton (Sodecoton)

Gabon
Gabon Power Company (GPC)
Société d’aménagement urbain Façade maritime du champ triomphal (FMCT)

Congo
Énergie électrique du Congo (E2C)
Centrale électrique du Congo (CEC)
Congo telecom
La Congolaise des eaux

Guinée équatoriale
Sociedad de electricidad de Guinea (Segesa)
Guinea ecuatorial de telecommunicaciones (Getesa)

République centrafricaine
Société centrafricaine des télécommunications (Socatel)
Energie centrafricaine (Enerca)
Société de distribution d’eau de Centrafrique (Sodeca)
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