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Isidore Biyiha : « En 2023, nous comptons passer au Guichet Unique de 3eme Génération »

Dans cette interview, le Directeur Général du Guichet Unique des Opérations du Commerce Extérieur dresse un bilan de l’usage de la plateforme E-Guce et présente les perspectives.

La mise sur pied de la plateforme e-GUCE a permis au Guichet Unique du Commerce Extérieur d’accroître les montants collectés passant de 123 milliards de FCFA en 2012 à 880 milliards en 2021. Qu’est ce qui sous-tend cette forte progression ? A combien évaluez-vous les montants collectés par la plateforme en 2022

Je voudrais avant tout remercier votre média pour l’honneur que vous faites au Guichet Unique des Opérations du Commerce Extérieur (GUCE) dont j’ai la charge, d’édifier vos nombreux lecteurs au sujet de nos réalisations.

Pour revenir à votre question, depuis la digitalisation des paiements des droits et taxes de douane, des impôts et des diverses redevances, les statistiques des transactions réalisées sur la plateforme numérique du Guichet Unique révèlent effectivement une progression dans la collecte des recettes de l’Etat. C’est ainsi qu’on est passé de 123 milliards de FCFA en 2012 à 880 milliards en 2021. En une seule décennie, c’est un montant cumulé de 6500 milliards qui a été collecté via l’e-GUCE. Cette progression est portée par deux importants facteurs que sont la digitalisation et la multiplication des canaux de paiements. En partenariat avec les établissements de crédits et les opérateurs de téléphonie mobile, le GUCE a dématérialisé les procédures de paiements de divers frais relatifs au secteur de la logistique nationale. Par la suite, nous avons procédé au maillage du territoire national afin de limiter les déplacements des opérateurs économiques et la manipulation d’importantes liquidités qui ouvre la voie à toutes sortes de dérives.

A titre d’exemple, la digitalisation des paiements a boosté les recettes douanières à hauteur de 53% sur les véhicules en 2021 selon le rapport d’activités annuel 2021 du ministère des Finances, soit 201 milliards de FCFA (348 millions de dollars) contre 132 milliards de FCFA (229 millions de dollars) en 2020.

De même, le GUCE a multiplié les canaux de paiements, intégrant les virements bancaires et les cartes bancaires. Pour ce qui concerne le montant collecté en 2022, il faudra encore attendre la fin de l’année pour avoir les chiffres exacts.

Les statistiques des transactions réalisées sur la plateforme numérique du Guichet Unique révèlent effectivement une progression dans la collecte des recettes de l’Etat. C’est ainsi qu’on est passé de 123 milliards de FCFA en 2012 à 880 milliards en 2021. En une seule décennie, c’est un montant cumulé de 6500 milliards qui a été collecté via l’e-GUCE.

Lire aussi : Commerce extérieur : 880 milliards collectés par la plateforme e-Guce en 2021

En avril dernier, vous avez paraphé un protocole d’accord relatif au paiement des droits de douane, impôts, droits, taxes et redevances diverses sur la plateforme e-GUCE. A quasiment 10 mois de l’implémentation, quelles sont les retombées de cette décision ?

La signature du protocole d’accord entre le Guichet Unique des Opérations du Commerce Extérieur et le Ministère des Finances le 07 Avril 2022 a permis de mieux collecter les recettes fiscales au Cameroun. La convention qui lie l’Etat camerounais représenté par le Ministère des Finances, l’Association Professionnelle des Etablissements de Crédit du Cameroun, les Banques et le GUCE, détermine les droits et les obligations des différentes parties dans le paiement électronique à travers la plateforme e-GUCE et les opérations bancaires relatives au versement des taxes et impôts. Comme vous le savez, l’Etat du Cameroun a opté pour le numérique dans sa volonté de faciliter les paiements des droits de douane, des impôts, des taxes et des redevances. Et depuis, cette politique a fait ses preuves. Pour ce qui est du niveau des collectes de l’année 2022, les mois de Novembre et de Décembre constituent des moments favorables au recouvrement de substantiels revenus, eu égard entre autres aux fêtes de fin d’années qui sont des occasions de hausse du taux des importations de produits y afférents sans oublier les recouvrements des frais d’impôts pour le compte du deuxième semestre.

Par conséquent, le début de l’an 2023 semble plus indiqué pour extraire des statistiques fiables via des instruments électroniques développés à ses fins. Mais si l’on s’en tient à la tendance haussière observée depuis la conclusion de ce protocole d’accord à ce jour, il y a lieu d’être encouragé dans cette démarche.

Après les phases physique et semi-électronique, nous comptons acquérir une nouvelle plateforme pour passer résolument au tout-électronique. Les avantages de la future plateforme sont entre autres, le renforcement de la sécurité, l’amélioration de l’expérience utilisateur, une plus grande fluidification des échanges avec les partenaires

Lire aussi : Le Gouvernement formalise la collecte des impôts et taxes via la plateforme E-guce

Au courant de l’année 2022, vous avez engagé des innovations, notamment la digitalisation des certificats phytosanitaires des marchandises, qu’est ce qui justifie ce choix et quels sont les résultats ?

Le certificat phytosanitaire est un document douanier remis par une société d´agréage et exigé par les douanes du pays d´importation, attestant que le produit a bien subi les contrôles phytosanitaires avant l´exportation de la marchandise. Cette définition souligne à elle seule l’importance de ce document pour tout Etat exportateur et même importateur de produits végétaux.

Etant donné donc que le Cameroun est un grand exportateur de cacao, de café, de banane et de bois pour ne citer que ceux-là, il était logique que la digitalisation de la procédure d’obtention de la certification phytosanitaire s’inscrive dans les priorités du GUCE. Le travail que nous avons réalisé associe les dématérialisations de la procédure d’obtention du procès-verbal d’inspection, de la fiche de supervision de traitement phytosanitaire et de la demande d’attestation de traitement phytosanitaire, pour aboutir à l’obtention en ligne du certificat. Les résultats attendus sont depuis : la généralisation de la procédure d’obtention en ligne du certificat phytosanitaire en février 2021, et jusqu’à ce jour, ce sont plus de 10 000 certificats qui ont été émis sur la plateforme e-GUCE autres ; la réduction des coûts et des délais de traitement des dossiers ; la réduction des coûts et des délais de traitement des dossiers ; l’instauration d’une bonne gouvernance ; la traçabilité des échanges.

Lire aussi : Commerce extérieur : le secteur privé épingle l’E-GUCE

Quelles seront les réformes/innovations que le Guichet Unique du commerce extérieur entend mettre sur pied pour l’année 2023 ?

Fort des avancées observées en 2022, le Guichet Unique ambitionne de s’investir sur trois axes majeurs en 2023. Le Guichet Unique de troisième génération : après les phases physique et semi-électronique, nous comptons acquérir une nouvelle plateforme pour passer résolument au tout-électronique. Les avantages de la future plateforme sont entre autres, le renforcement de la sécurité, l’amélioration de l’expérience utilisateur, une plus grande fluidification des échanges avec les partenaires. Cette plateforme, plus intuitive, possède une composante Business Intelligent qui permettra de prélever des statistiques utiles à l’élaboration des prévisions qui permettent d’anticiper sur d’éventuelles menaces en relation avec le commerce extérieur ou de peaufiner par exemple des politiques commerciales plus adaptées. La mise en place des fonctionnalités d’un Guichet Unique Maritime conformément à la Convention FAL, fonctionnalités pour l’enlèvement des marchandises. Après avoir travaillé sur les procédures de pré-dédouanement et de dédouanement, nous aspirons à terme la boucle par les procédures d’enlèvement. Une étude de faisabilité a d’ores et déjà été réalisée avec l’aide d’un partenaire technique. Le lancement du projet Big Data : la plateforme e-GUCE est au centre du commerce transfrontalier camerounais. Sur elle, sont agrégés tous les systèmes d’informations des Administrations Techniques, et de tous les autres partenaires de notre écosystème. Chaque jour, ce sont des milliards d’informations qui transitent par cet espace, et des dizaines de milliers d’usagers qui y déroulent leurs procédures. Ce qui suppose la mise à disposition d’une grande connectivité en termes de qualité et de quantité de données que seul le Big Data est capable d’assurer. Encore appelé volume massif de données ou mégadonnées, le Big Data se présente comme une solution dessinée pour permettre à tous les usagers d’accéder en temps réel à des bases de données géantes dont les flux se comptent en trillons de données. Il vise à proposer un choix aux solutions classiques de bases de données et d’analyse (plate-forme de Business Intelligence en serveur SQL.

Comment la dématérialisation des paiements électroniques a-t-elle impacté les performances du GUCE et les activités des agents économiques ? 

Lorsqu’on parle des paiements dématérialisés, il s’agit notamment : des frais d’évaluation des véhicules d’occasion ; des frais de la déclaration d’importation de la douane ; des droits et taxes de douanes ; des redevances portuaires ; des droits, taxes, redevances et divers frais liquidés par la Direction Générale des Impôts ;des redevances et divers frais liquidés par les Administrations Techniques.

En offrant ainsi à l’usager comme nous l’avons dit plus haut une large palette de canaux de paiements (les paiements digitaux, les paiements par cartes bancaires et les virements bancaires), le Guichet Unique a décongestionné premièrement ces propres locaux des foules d’usagers qui les prenaient d’assaut chaque jour pour s’acquitter des différents frais, tout en instaurant la bonne gouvernance.

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