Koupit Adamou (UDC) : « La SND-30 est une chaîne d’intentions qui ont peu de chances de devenir réalité »
Ce que nous pensons de la SND 30, après avoir lu le document, après avoir suivi le brillant exposé de son excellence monsieur le ministre de l’économie, nous disons que c’est une chaîne d’intentions qui nous pousse dans le monde des rêves qui, pour nous, ont très peu de chance de devenir réalité.
Ce que nous pensons de la SND 30, après avoir lu le document, après avoir suivi le brillant exposé de son excellence monsieur le ministre de l’économie, nous disons que c’est une chaîne d’intentions qui nous pousse dans le monde des rêves qui, pour nous, ont très peu de chance de devenir réalité.
Nous pensons que le moment est venu pour que le gouvernement sorte des intentions théoriques pour nous servir des choses suffisamment pragmatiques, et que les Camerounais voient qu’on travaille pour sortir notre économie de l’auberge. Il ne nous semble pas qu’on soit dans le même chantier. Nous nous attendions à ce qu’on commence par une évaluation objective et exhaustive de la première phase qui avait consisté à la mise en œuvre du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE). Qu’est-ce qu’on en a fait ? Quels ont été les objectifs visés par cette première phase ? Et à quel degré a-t-on atteint ces objectifs ? On ne l’a pas fait. Maintenant, on nous embarque dans la deuxième phase avec la SND 30 et, lorsque vous le lisez, vous voyez des intentions sans aucune mesurabilité.
En économie, lorsqu’on parle d’un objectif, il doit être mesurable. Je veux dire par exemple, quand vous prenez le domaine de l’énergie, lorsque dans la SND 30 on vous dit que le gouvernement s’engage à produire l’énergie en quantité pour pouvoir couvrir la demande interne et en exporter, cela ne veut rien dire, parce qu’on se serait attendu qu’on dise dans ce document qu’aujourd’hui, le Cameroun produit telle quantité d’énergie, à l’horizon 2030, on va produire telle quantité. Ce qui sera suffisant pour couvrir la demande interne et exporter. On ne vous dit pas cela parce qu’on a peur de le dire et que finalement à terme, on trouve qu’on aura pas atteint l’objectif. Quand ça reste théorique, ce n’est pas mesurable. Et puis à terme, on peut normalement continuer à spéculer comme ils sont en train de le faire.
Ensuite, quand vous rentrez dans l’exposé du ministre qui affirme qu’en 2019, on a atteint un taux de croissance moyen de 4,5% et qu’on a maîtrisé l’inflation à un niveau inférieur à 3%, nous nous posons la question de savoir si nous sommes dans le même monde. Alors, si le Cameroun a pu partir d’un taux de croissance déficitaire à un taux de croissance de 4,6%, cela devrait impacter positivement les conditions de vie des citoyens, cela devrait se voir dans le panier de la ménagère. Or, lorsque vous observez que d’une année à l’autre, le panier de la ménagère s’amaigrit, ça veut dire que l’inflation est plutôt croissante. Lorsque vous voyez que d’une année à l’autre, les conditions de vie quotidienne des citoyens se dégradent, ça veut dire qu’il n’y a pas de croissance. Et s’il y a croissance, ça voudrait dire que le fruit de cette croissance c’est, soit capter par la minorité des membres du gouvernement, soit c’est une croissance fictive parce qu’on ne peut pas avoir une croissance aussi importante, c’est-à-dire partir d’un taux négatif à un taux positif de 4,6%. C’est un boom économique et cela devait se ressentir dans l’amélioration des conditions de vie des Camerounais, les salaires des agents publics et des fonctionnaires restent à un niveau trop faible depuis la baisse que cela a subi . Qu’est-ce qu’on en a fait de cette croissance ? Donc, c’est pour cela que nous posons de grosses réserves quant à la pertinence des intentions exprimées dans ce document et nous disons que nous ne sommes pas en période électorale pour qu’on continue à vendre du vent aux citoyens.
René Ombala