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La BAD et la Berd s‘associent pour le financement des infrastructures et du secteur privé en Afrique

La Banque africaine de développement (BAD) estimé le déficit de financement des infrastructures en Afrique entre 36500 milliards de FCFA et 54000 milliards de FCFA. L'institution financière panafricaine a signé ce 17 mai 2021 un partenariat avec le Banque européenne de reconstruction et de développement (Berd) en vue de booster les projets structurants dans divers secteurs porteurs du continent.

Au moment où se préparait le sommet sur les économies africaines entre la France et une quinzaine de Chefs d’État et de gouvernement africains, en marge de la Conférence internationale pour le soutien à la transition au Soudan, la Banque africaine de développement (BAD) et la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) ont signé un accord de partenariat. Partenariat portant, d’après l’objectif général de l’accord, sur l’augmentation et la consolidation du financement des infrastructures et du secteur privé en Afrique. La convention cible quelques secteurs productifs structurants : les routes, les plateformes portuaires et aéroportuaires, les ponts, la production d’énergie. Le partenariat avec la Berd est très important et indispensable pour les économies africaines. Les principaux défis des pays africains reste le financement des infrastructures et des projets structurants qui accélèrent la croissance en Afrique», a indiqué Akinwumi Adesina, le Président de la Banque africaine de développement. Le nigérian évalue le déficit de financement d’infrastructures en Afrique entre 68 milliards de dollars et 100,8 milliards de dollars par an. Correspondant à une fourchette déficitaire oscillant entre 36 500 milliards de FCFA et 54 000 milliards de FCFA. Créée en 1991 pour financer les projets d’investissements en Europe centrale, la Berd a élargi son champ d’intervention dans les pays d’Afrique du Nord et du Maghreb.

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La convention de financement accordée à la BAD est par conséquent pionnière dans le financement de l’Afrique subsaharienne, via la banque panafricaine. La banque européenne finance déjà en partenariat avec la BAD le projet baptisé «Kom Ombo» en Egypte (114 millions de dollars). Une centrale photovoltaïque innovant avec un coût d’énergie extrêmement bas, indique la Présidente de la Berd Odile Renaud-Basso. Le partenariat avec la BAD «c’est typiquement un exemple des choses qu’on peut faire ensemble. C’est le premier projet dans le secteur privé, pour financer une infrastructure importante que l’on fait avec la Banque africaine de développement. C’est exactement ce genre de choses qu’on souhaite pouvoir développer», explique-t-elle. Bien qu’impliquée financièrement dans plusieurs projets en Afrique, la BAD considère cet accord comme un catalyseur dans un contexte où les financements se font rares du fait de la récession économique mondiale et de la pandémie sanitaire actuelle : «la Banque africaine de développement déploie beaucoup de ressources pour les infrastructures, mais nous ne pouvons pas tout financer nous-mêmes. Il faut des ressources additionnelles. Donc ce partenariat avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement va nous donner un peu de souffle», confirme Akinwumi Adesina.

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Odile Renaud-Basso fixe quant à elle clairement les objectifs du partenariat Bad-Berd: le développement du secteur privé, le développement des marchés des capitaux, le financement d’infrastructures favorables à la transition énergétique. «Dans ces domaines-là, on s’engage à regarder les projets sur lesquels on peut faire des cofinancements, pour améliorer l’efficacité de nos financements et aider les pays dans lesquels on intervient», précise la Présidente de la Berd. Akinwumi Adesina place également le changement climatique dans la stratégie de financement de la Bad. Les pertes enregistrées annuellement suite aux effets négatifs des variations climatiques en Afrique oscillent entre 7 à 10 milliards de dollars. 3759 milliards de FCFA à 5370 milliards de FCFA. Le secteur privé bénéficiera de ce financement : «pour accélérer la croissance de l’Afrique, il faut le secteur privé. Donc nous avons eu un accord de travail en commun, pour renforcer la capacité du secteur privé et pour aussi déclencher les potentialités des petites et moyennes entreprises, qui forment le gros du secteur privé», édifie davantage le Président de la BAD.

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