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La BEAC élabore un Business Plan pour la Bvmac

La banque centrale de la Cemac vient de lancer un avis à manifestation d’intérêt pour recruter un consultant qui devra élaborer un business plan de la Bvmac. Un autre fait qui relance la polémique sur les compétences de la banque centrale dans la gestion des affaires courantes de la bourse sous régionale.

La Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) est sur les dents en ce qui concerne la mise en place et le dévelop­pement du marché financier unifié de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac). Elle vient en effet de lan­cer un avis à manifestation d’intérêt afin de recruter un consultant pour l’élabo­ration d’un plan d’affaires pour la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac). La Beac a l’intention de recruter « un consultant pour élaborer un business plan/plan d’affaires pour la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale 2020-2025 », peut-on en effet lire dans le com­muniqué publié sur le site internet de l’institution mo­nétaire.

Il est indiqué dans l’avis à manifestation d’intérêt que la direction générale de la Bvmac souhaite disposer d’un document écrit selon les normes professionnelles permettant de formaliser la vision, la trajectoire et l’iti­néraire de développement de l’entreprise de marché dans un environnement peu préparé et fortement concur­rentiel. « L’objectif global est d’élaborer le business plan/plan d’affaires de la Bourse des Valeurs Mobi­lières de l’Afrique Centrale 2020/2025 et de l’aider à s’approprier de cet impor­tant document comme guide pratique de management stratégique et opérationnel », précise l’avis.

Compétences

Ce document vient remettre au goût de l’actualité le conflit de compétences entre le gouvernorat de la Beac et le top management de la Bvmac que l’on avait pres­senti en toute fin d’année dernière et que « EcoMatin » avait relayé en décembre 2019 et janvier 2020. On se souvient en effet que la Beac avait entamé une procédure pour le recrutement d’un directeur général qui devait prendre fonction dès le mois de mars 2020. Mais, alors que les résultats de l’appel à manifestation se faisaient attendre, le conseil d’ad­ministration de la Bvmac a plutôt lancé une autre procé­dure pour recruter un direc­teur général de l’entreprise qui va prendre fonctions dès janvier 2021.

De manière officielle, les deux institutions sous ré­gionales n’affichent pas une animosité particulière. Sauf que dans les coulisses, l’on semble ne pas apprécier les actes posés par l’une comme par l’autre partie. Au sein de la Beac, l’on continue de soutenir que ces décisions rentrent tout simplement dans le cadre de la mission qui avait été assignée par les chefs d’Etat et de gou­vernements de la Cemac de mener à bien la fusion des deux marchés financiers qui existaient jusque-là.

Au terme de la première phase du projet, une deu­xième phase est lancée pour identifier et activer les prin­cipaux leviers de dynami­sation du marché financier régional, en particulier pour la Bvmac basée à Doua­la issue de la fusion de la Bvmac/Gabon et de DSX/ Douala. Il est donc question, pour la Beac, de permettre à la Bvmac de répondre aux défis suscités par la mise en oeuvre de la seconde phase du processus de fusion qui est consacrée à la restructu­ration, à l’opérationnalisa­tion et à l’accompagnement du démarrage optimal du marché unifié, afin de ga­rantir leur fonctionnement efficace.

Ingérence

Pas sûr que cela passe du côté de la Bvmac, où cer­tains collaborateurs de Jean Claude Ngbwa trouvent tou­jours qu’il s’agit d’une ingé­rence de la banque centrale dans les affaires de l’en­treprise de bourse. « Nous sommes une entreprise, avec un conseil d’administration et une direction générale. Si nous avons besoin d’un business plan pour les cinq prochaines années, pour­quoi nous adresserions-nous à une institution comme la Beac », se demande un col­laborateur du directeur gé­néral de la Bvmac.

Contre l’argument se­lon lequel la Beac étant le financier du processus d’unification de la bourse sous régionale a le droit de prendre ce type de décision, la même source répond, in­transigeante : « la Beac n’a donc qu’à remettre ce bud­get à la Bvmac. Encore que, pour ce cas précis, les finan­cements qui seront accordés ne viennent pas directement de la banque centrale, mais c’est un don de la Banque Africaine de Développe­ment. Il est donc fallacieux de prendre le volet financier pour prétexte ».

Pour l’heure, l’Unité de Gestion des Réformes des Institutions Financières de la Cemac (Ugrif), invite les consultants à présenter leur candidature en vue de fournir les services au plus tard le 26 mars 2020. Les intéressés doivent produire les informations sur leur ca­pacité et expérience démon­trant qu’ils sont qualifiés pour fournir les prestations. Ils doivent justifier d’une connaissance et expérience dans le processus d’élabora­tion de business plan et plan de développement et d’une bonne connaissance de la Bourse et des infrastruc­tures du marché financier au cours des dix dernières années. L’adjudicataire aura trois mois pour produire le­dit plan d’affaires…

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