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La Beac pessimiste sur les perspectives économiques et monétaires de la CEMAC

Selon l’institution d’émission, le Covid-19 va causer, entre autres, la dégradation des comptes macro-économiques, la baisse des financements extérieurs, la perturbation des échanges intracommunautaires, la fragilisation de la stabilité externe et financière, et la montée des tensions inflationnistes.

Les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) doivent s’attendre à des perspectives sombres pour leurs économies au cours de l’année 2020. C’est ce qui ressort de la première session annuelle du Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), dont le rapport a été rendu public le 27 avril. Ledit rapport annonce que les conséquences économiques et financières du COVID-19 sur les économies de la CEMAC seraient de plusieurs ordres : une dégradation importante des comptes macro-économiques, une baisse des financements extérieurs, une perturbation des échanges intracommunautaires, une fragilisation de la stabilité externe et financière, et enfin, un risque de montée des tensions inflationnistes.

Pour faire face à ces contraintes, la Beac se propose de soutenir l’économie. Elle procèderait donc par des injections de liquidité via le secteur bancaire. Même s’il faut relever que les injections massives et non contrôlées de la liquidité de la Banque centrale se traduit généralement par une dégradation de la stabilité externe de la monnaie, avec pour corollaire la montée des pressions inflationnistes et la chute des réserves de change, et donc la chute du pouvoir d’achat des agents économiques et une paupérisation accrue.

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Décisions

Le Comité de Politique Monétaire a ainsi décidé, entre autres : de réviser à la baisse le Taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) de 50 points de base, soit de 3,50 % à 3,25 % ; de réviser à la baisse de 100 points de base le Taux de la facilité de prêt marginal de 6,00 % à 5,00 % ; de porter les injections de liquidité de 240 milliards de FCFA à 500 milliards de FCFA, et se rendre disponible à relever ce montant en cas de besoin ; d’élargir la gamme des effets privés admis comme collatéral des opérations de politique monétaire ; et enfin de revoir à la baisse les niveaux des décotes applicables aux effets publics et privés admis comme collatéral pour les opérations de refinancement à la Beac.

Le CPM soutient également les actions envisagées par le gouvernement de la Banque centrale qui a décidé d’assouplir les conditions d’émission des valeurs du Trésor, de s’assurer de l’approvisionnement des banques en quantités et en qualité suffisante des signes monétaires, de porter aux instances compétentes la proposition de rééchelonner d’un an le remboursement du capital des crédits consolidés par la Beac sur les Etats, et d’inviter les fournisseurs des services de paiement à baisser les coûts des transactions de monnaie électronique et des moyens de paiement digitaux dans la Cemac.

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Recommandations

Outre ces décisions prises, cette institution de la Beac fait des recommandations aux six Etats membres que sont Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad. Il leur est en effet préconisé d’accélérer l’évaluation des effets de la pandémie du Covid-19 sur leurs perspectives économiques afin d’envisager les mesures budgétaires et financières. Ils devraient également solliciter l’appui financier de la Banque mondiale et du FMI qui ont mis sur pied des programmes de soutien aux pays en développement exposés à la crise du Covid-19 de respectivement 14 milliards et 50 milliards de dollars.

Aux banques commerciales de la sous-région, le Comité de Politique Monétaire recommande d’approvisionner suffisamment leurs clients en signes monétaires, notamment en s’assurant de la disponibilité et du bon fonctionnement de leur réseau, y compris les DAB/GAB. Il est également conseillé aux établissements de crédit de garantir la fourniture de l’ensemble des services et renforcer les opérations des banques à distance. Tout comme le CPM de la Beac leur demande de revoir à la baisse leurs conditions. Rappelons que dans ce sens, la Beac avait accordé à la Banque de Développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) une ligne de financement de 90 milliards de FCFA pour les projets d’investissements publics.

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