Banques et Finances

La Bvmac clôture l’année 2021 avec un résultat net négatif de 237 millions de FCFA

Pour la 3e année consécutive, la Bourse des valeurs mobilières de l'Afrique centrale(Bvmac) termine dans le rouge. Un processus de recapitalisation est envisagé cette année pour remonter la pente.

Les effets de la fusion des deux places boursières de la Cemac, en 2019, peinent encore à se ressentir sur les performances de la Bvmac. Pour la 3e année consécutive, la bourse régionale des États de la Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, RCA, Guinée Équatoriale, Tchad) termine l’année dans le rouge. Les états financiers de l’exercice 2021 consultés par EcoMatin affichent un résultat net négatif de 237 millions de Fcfa. Une perte nette qui s’est toutefois améliorée, comparée aux 787 millions de Fcfa de l’exercice précédent soit une diminution de près de 70%. Cette performance s’explique par une combinaison de facteurs notamment la contraction de l’ensemble des charges à l’exception des charges du personnel qui ont cru de 28% et la bonne progression de la valeur ajoutée brute établie à 614 millions de F(+106%) grâce au paiement par les instances de la Cemac de la somme de 300 millions de F, représentant le coût du transfert en 2019 du personnel et des équipements de l’ex-Bvmac de Libreville à Douala dans le cadre de la fusion des deux anciennes bourses.

La perte de l’exercice courant et le report à nouveau déficitaire (-3,3 milliards) ont dégradé la situation des fonds propres qui baissent de plus de 5% en glissement annuel à 4,2 milliards. Avec une capitalisation boursière de 686,5 milliards, la Bvmac figure dans le peloton de queue sur la trentaine de bourses que compte le continent africain. Avec l’inscription de 4 nouvelles valeurs (Alios 02 5,40%, EOG 6%, Eocg 6,25%, La Régionale) au cours de l’année 2021, la bourse a pu capter 169 millions de Fcfa au titre des commissions d’introduction. Mais la baisse des commissions de courtage (-25%) et de capitalisation (-12,5%) ont fait reculer son chiffre d’affaires de 2% par rapport à 2020 atteignant 855,6 millions de F. À cette contre-performance chronique, il faut ajouter le niveau d’endettement qui prend des proportions inquiétantes. À fin 2021, la Bvmac traîne une dette financière de 1,6 milliard de Fcfa dont 1 milliard, héritée de l’ex-DSX. Les dettes sociales (201,2 millions) et fiscales (255 millions) ont respectivement progressé de 158% et 5%.

Pour remonter la pente, l’Assemblée générale devrait, dans les prochains jours, valider une recapitalisation de 3,5 milliards dont 2 milliards en apports en numéraires et 1,5 milliard par incorporation de sa dette financière. S’agissant des apports en nouveaux, une moitié sera issue d’émissions de nouvelles actions et l’autre sera octroyée par la commission de la Cemac à travers le Fond de développement de la Communauté (Fodec) sous forme de prêt à long terme. Pour apurer sa dette fiscale, la Bvmac et l’administration fiscale camerounaise sont tombées d’accord sur un plan de régularisation à court terme. Une assistance d’expert externe a permis d’établir une reprise de 103,5 millions de F. « Je puis vous assurer que la Bvmac est promise à un avenir radieux », a commenté Henri Claude Oyima, président du Conseil d’Administration.

La création en cours d’un dépositaire central privé à fin 2023, et au capital duquel la BVMAC sera majoritaire à hauteur de 40%, augure de perspectives d’affaires encourageantes à moyen terme ; cette nouvelle structure devant démarrer ses activités avec un compte de résultat largement bénéficiaire en sus d’être hébergée dans les locaux de la BVMAC. S’agissant de la dynamisation, la BVMAC espère qu’elle prendra corps dès cette année avec l’introduction des 9 sociétés étatiques dont les procédures sont en cours.

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