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La Camwater dénombre des pertes annuelles de 10 milliards de F dues à la fraude

La société en charge de la production et de la distribution de l’eau potable au Cameroun indique que ces manques à gagner résultent des installations frauduleuses. Elle déplore par ailleurs des pertes évaluées à 500 millions par mois pour la seule ville de Yaoundé.

La délégation régionale de Yaoundé agglomération de la Cameroon Water Utilities (Camwater), a entrepris la semaine dernière une opération de démantèlement des installations frauduleuses d’eau potable dans la capitale. A travers sa brigade de lutte contre la fraude hydraulique, elle a détruit de nombreux réseaux de trafic d’eau dans la ville, précisément dans les quartiers Odza ou Nkolafamba, où des robinets et tuyaux étaient frauduleusement connectés au réseau de la Camwater. Une situation qui fait perdre d’importantes quantités d’eau à la société, et même s’il est difficile de quantifier, il n’en demeure pas moins vrai que les pertes financières qui en découlent sont énormément préjudiciables à l’entreprise.

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« Rien que dans la ville de Yaoundé, le manque à gagner est évalué à près de 500 millions de F par mois. Ça fait pratiquement 6 milliards par an si on prend à l’échelle de toute la Camwater. Donc, ça tourne autour du milliard par mois que nous perdons », soutient le directeur régional de Yaoundé Agglomération, Joseph Marie Bienvenue Eyafa. La ville de Yaoundé entretient donc un vaste réseau de fraude qui cause près de 50% de pertes financières à la Camwater au niveau national, et donc les pertes sont évaluées à plus de 10 milliards de F chaque année, à en croire une source au sein de l’entreprise. Selon la brigade de lutte contre la fraude hydraulique dans le Centre, cinq à six cas de fraude sont détectés chaque semaine, et huit ménages sur dix à Yaoundé exploitent des installations frauduleuses d’eau potable.

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Une pratique pourtant réprimandée par la loi. L’article 319 alinéa 1 du code pénal s’applique contre les personnes reconnues coupables de ce type de fraude, et dispose que : « est puni d’un emprisonnement de 5 à 10 ans et d’une amende de 100.000 F à un million de FCFA, celui qui s’approprie indûment une énergie provenant d’une force motrice ou tout dispositif quelconque ». Mais à la Camwater, pour les cas de fraude, il est davantage question de responsabilité, plutôt que de culpabilité. « Ce n’est pas d’abord la répression au sens propre du terme. Nous voulons lier une relation entre le client et nous. Nous voulons régulariser sa situation. Mais, s’il refuse la régularisation, nous allons saisir les juridictions compétentes », explique Joseph Marie Bienvenue Eyafa.

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